FRAGILE EST LA CONCLUSION
Déesse marine, Manonnette, Trémaië, source des Alpilles… Quelle que fut sa nature, cette entité n’avait-elle pas ravi à Jean-Baptiste ce que l’aigle avait un temps veillé ? Y avait-il donc un prix à payer pour mériter une telle vision, qu’elle fut ou non une déviance de l’esprit ? Maïté transformée en Tavèn, Jean-Baptiste devenant ce « fada de malheur ». Était-ce là le droit à la différence ? Quoi qu’il en soit, mars, le mois des fous, semblait avoir fait son œuvre.
Une âme fragile s’était étiolée. Qui s’en souciait à présent, exception faire des « re-vieux » comme les appelait Jean-Baptiste ? Le doute avait germé dans le cœur de la mairesse; un doute qui allait être emporté sur les routes de transhumance par un certain pâtre de notre connaissance. Mais là aussi, qui s’en préoccupait ? Vivre et revivre à l’ombre de l’indifférence ou de l’incompréhension n’est jamais chose facile.
La pierre des Alpilles, encore une fois, conserverait ses secrets quelque part du côté des Bringasses, dans un antre dont l’accès avait été depuis lors volontairement obstrué. Devant son seuil, trois adultes avaient planté un jeune olivier. Arbre sacré du midi, arbre fétiche de leur protégé, ils savaient que personne n’oserait le déloger de son nid de terre et de pierrailles. Un jour prochain, sûrement, Jean-Baptiste irait lui rendre visite, le fêter et le dorloter comme il en possédait l’art et la manière, lui donnant un peu plus de ce soleil dont il avait tant besoin. Peut-être quand le chant des cigales se ferait entendre dans les chênes et les genévriers… Peut-être plus tard, au retour du berger, son ami… Ou peut-être bientôt, quand, aussi fragiles et éphémères qu’une âme de fada ou qu’un petit bonheur, les fleurs blanches des oliviers se déploieraient en courtes grappes serrées…
Que ce fut en Toscane ou en Provence, un vieux proverbe populaire ne prétendait-il pas que pour l’olivier, il fallait un fou à sa tête et un sage à ses pieds ? Allez savoir ! Peut-être l’arbre ne répondait-il avec fièvre qu’aux seuls confidents de Dieu ?
Une âme fragile s’était étiolée. Qui s’en souciait à présent, exception faire des « re-vieux » comme les appelait Jean-Baptiste ? Le doute avait germé dans le cœur de la mairesse; un doute qui allait être emporté sur les routes de transhumance par un certain pâtre de notre connaissance. Mais là aussi, qui s’en préoccupait ? Vivre et revivre à l’ombre de l’indifférence ou de l’incompréhension n’est jamais chose facile.
La pierre des Alpilles, encore une fois, conserverait ses secrets quelque part du côté des Bringasses, dans un antre dont l’accès avait été depuis lors volontairement obstrué. Devant son seuil, trois adultes avaient planté un jeune olivier. Arbre sacré du midi, arbre fétiche de leur protégé, ils savaient que personne n’oserait le déloger de son nid de terre et de pierrailles. Un jour prochain, sûrement, Jean-Baptiste irait lui rendre visite, le fêter et le dorloter comme il en possédait l’art et la manière, lui donnant un peu plus de ce soleil dont il avait tant besoin. Peut-être quand le chant des cigales se ferait entendre dans les chênes et les genévriers… Peut-être plus tard, au retour du berger, son ami… Ou peut-être bientôt, quand, aussi fragiles et éphémères qu’une âme de fada ou qu’un petit bonheur, les fleurs blanches des oliviers se déploieraient en courtes grappes serrées…
Que ce fut en Toscane ou en Provence, un vieux proverbe populaire ne prétendait-il pas que pour l’olivier, il fallait un fou à sa tête et un sage à ses pieds ? Allez savoir ! Peut-être l’arbre ne répondait-il avec fièvre qu’aux seuls confidents de Dieu ?