Caritas
L’orage appelle l’enfant, qui dort d’un sommeil lourd et franc, un sommeil de louveteau. L’orage pardonne cette surdité, alors que d’un extraordinaire craquement, il tord gonds et toitures, réveillant l’enfant avec toute la brutalité dont il est capable. Ravissement de l’orage qui s’essaie, ensuite, à un formidable son et lumière. Sa verve n’a d’égale que son orgueil. Chasse. Chasse, le tonnerre. Balaie et tue le sommeil des enfants. Y a du rêve à prendre, de l’innocence à glaner. Marché juteux (si on se lève tôt) dont se fout l’adulte irresponsable. Ravis, l’orage. Ravis et sauve.
Aspem pour les morts. Valsez donc, au son de la mandoline funeste. Les os se croisent, s’entrechoquent ; et flûte, le flûtiste ! Aux aurores, il renaît de ses flammes. Ce n’est pourtant qu’un petit garçon hagard. La partition de nos fautes va à nos amours, retombe, flétrit jusqu’aux beaux jours. Ce n’est pas une peine, c’est un as de cœur en croix. Vive le roi ! La Asociación Solidaridad Países Emergentes ASPEm, es una ONG italiana de Cooperación Internacional, sin fines de lucro, nacida en 1979, desde la experiencia de un grupo de jóvenes de la ciudad de Cantú que deciden conformar una comunidad cristiana de base, con una fuerte vocación social y civil.
Bébés du monde, bébés saccageurs de nuits, bébés anthropophages, mangeurs de ventres immondes, sortez de ce pas et trottez. À la queue leu leu, oui, comme ça, c’est bien. Faites en sorte de garder silence un moment. Paf ! une baffe. Oh, pardon, ça m’a échappé. Encore un peu de thé ? Du thé vert, excellent pour la digestion des petiots. Parcimonie. Quel joli mot ! Finissons-en avec la vertu ! Galvaudage. Charcutage du verbe épris de diableries. Carmichael en nombres est né prématuré : grand bien lui a fait ! Jamais sevré, si peu aimé, il devint pourtant un grand du passé désoeuvré. On est si peu, si peu de choses.
Tarass Boulba. Ça, c’était quelque chose ! Imaginez une gueule en cœur, des crocs à vous ravir toute envie de vivre, un regard aux yeux cent mille fois acérés, une parole de croyant. L’orthodoxie n’était pas sa vertu première. Qui tue un fils, tue une âme, ou deux. Réaction en chaîne au demeurant fort utile. Le fils doit mourir, la conquête est à ce prix. Quel beau bal de sacrifiés ! Et l’amour, là-dedans ?! Les cartes ont perdu leur odeur au jeu. « C’était pour rire. » disent-ils. Marrant. On s’enflamme, on s’explose, et la mère gagne une pension. Le marché des martyrs a sa Bourse. Corbeille de merde !
Parures ensoleillées des premières déesses, dons d’Eros aux plus amantes des aimantes, votre refuge n’a plus cours. On n'y voit au jour d’hui que débris de charbon. Là où chaleur brillait : charbon. Là où reflet s’éparpillait : charbon. Là où mondes précipités gardaient pudeur : charbon. Charbon, charbon, charbon. Que dire dès lors des petites ampoules de nos cœurs déçus ? L’ardeur déplie ses chromosomes, de bien piètres gnomes au dire du chasseur. Décoche, Eros. Décoche et tue ! Cœurs perclus, desséchés, racornis. C’est un désir qu’il nous faut, un bon Dieu de foutu désir.
Pauvre langue française. Tu ne t’étoffes plus que pour servir la technologie. Ta simplification tendancieuse me désole. (La pauvreté s’enseigne à présent au berceau.) Je t’aimerais plus riche, plus féconde. La nuance manque à mon discours. Pardonne mes digressions, mes labiles inventions. Il est des sons, des couleurs, des odeurs, des sentiments que tu ne peux décrire sans mes outrances (verbales). Un paragraphe n’y suffirait parfois, pas. (sic) Désaccords du subjonctif, « grognades » (et non grognasseries) des jambages en cédille, il faut démettre la tilde, et redevenir circonflexe, voire perplexe. Ne pas s’enrhumer, surtout.
Vire et tire la belle au sang mouillé. Façons en péril, air de trop gouailler dans les nuages, cacochymie alpestre. Les glaciers s’enfuient à vau-l’eau. Pourquoi dit-on toujours « avec plaisir » quand le cœur n’y est pas ? Précipitations hâtives, faudrait pas non plus se casser la nénette dans les fourrés. Une ribambelle de gouttelettes joyeuses chantonnent. Flic flic flac. Flic flac flic. Des yeux devenus noirs vous défient. C’est un fait, on ne vous aime guère.
Caritas, ou l’amour et la tendresse d’une mouche pour sa cousine bleue, d’un étron pour son pot chambré, d’une bouse pour sa vache mère. Je vous choque ? Étrange vu votre propension journalière au grand soulagement. Une commission que l’on tait, ou que l’on nomme mal à propos. Sept milliards de commissions quotidiennes : elle est joyeuse, la planète. Antibiotiques, je vous aime ! Surpeuplement de défécations. Contre vents et marées, les corps font leur ménage sans gêne : antithèse d’une conscience propre.
Rachitisme du futur. Rêves en herbe subissent la moria (jovialité excessive) et le mildiou. Balisage interdit à présent. Trop court. Tempéraments au lieu de tempérament. Circuits ravagés, délestés, le reste est à soixante pour cent de handicap. Subventions en vue à vie. Pérennité a-t-elle encore un sens ? Ceci n’est pas une référence mais une réflexion. Pérennité au pair : plus pratique ? Assurément. Ouaf, ouaf ! C’est un ange, ce toutou. Propre, jamais malade, pas dérangeant, pas envahissant. Qui veut une peluche d’amour amorphe ? Sens unique garanti.
Devenir dragon et vivre les temps voisins. Ma destinée. Armageddon n’avait pas cette ambition. La fratrie est une belle chose, on peut le comprendre. L’on me nomme Pied Blessé et je vole ; je vole les âmes. Des belles et des laides, souvent moches. Mes ailes sont neuves – cadeau d’Armageddon -, elles ont mille ans, et quelques plumes en sus. Pas une trace de crocs, les dragons ont décampé il y a belle lurette. L’an mille, celui de ma transmutation. Il fut terrible. La malepeur se lisait dans les cœurs de beurre fondu au stress. Les cœurs, je connais, des petits pardons de l’âme. L’humain est ma déraison, ma pitance, mon bifteck. Et je grossis, grossis, grossis. À quand votre tour… ? …? …?
Saloperie de vieillesse, cochonnerie de cécité. L’amour s’écarte des artères usées. « Nous, on veut finir notre vie calmement. » « Je ne veux plus réfléchir. J’ai eu ma part. » Etc. la liste est longue de ces consciences fermées à la prise de position. Bande de fainéants ! Bande d’infâmes couillons ! À quoi sert l’expérience d’une humanité si c’est pour lâcher prise avec le recul ? Dites, penser, vous connaissez, en-dehors de vos listes de bouffe ? Veules sacs de boue, marchandises pour abattoirs, criminels, éboueurs d’avenirs, cacochymes destructeurs ! Permission d’enfanter ? NON !
Garçon d’étage, ma doudoune. Au pis aller, une couverture électrique. Ionisons-nous, croupissons sous la sphère lumineuse. Elle s’embrasera bien un jour. En attendant, j’ai froid. Froid de vous, tiédeur fertile. Cars de touristes en période glaciaire. On aura tout vu. Ça fait pipi dans les calottes, ça renâcle en pleine débâcle. L’antenne est installée, vous pouvez parler. « Allô, Vancouver ? C’est Circé. J’ai perdu mes p’tits oignons jaunes (*). Des nouvelles ? » Gelés, les oignons, pourris dans les champs. Plus de serres à Vancouver. Vraiment, on aura tout vu.
(*) Hermès conseilla à Ulysse, en proie aux enchantements de Circé, de recourir à l'ail (" oignon jaune " ou " yellow garlic ") afin que ses compagnons ne soient pas transformés en pourceaux.
Sainte Mère de Dieu : trois majuscules pour un miracle ! Qui dit mieux ? La parabole fut coûteuse aux femmes. Hommes du passé, réducteurs, persécuteurs, annihilateurs, avez-vous reçu la note ? Mâles du présent, complexés, jamais sevrés, quitterez-vous (enfin) la matrice ? Et vous, femmes aux mères brimées, toutes à présent de colère exacerbée, accueillerez-vous un jour l’équitable critique ? Fruit maudit de tant de brimades qui enfantez le ver au détriment de la soie, je ne vous reconnais pas comme sœurs. Noblesse femelle en voie d’extinction chez l’humain.
Une armée sans nom parcourt des milles et des cents dans nos prairies depuis quelques lustres. L’avez-vous vue ? Avec de l’aubaine, on l’aperçoit à l’aube. Une armée d’anges aux ailes coupées ; non des Cieux sacrifiée, mais volontaire. Des mercenaires de la dernière chance, un don de vies sans âge, capables du meilleur si, seulement si, l’œuvre n’est pas sapée. L’homo erectus n’a plus de sapiens. La tourbe est mécontente, on la spolie, on la singe et la déshonore. Quid du champignon amoureux ? L’essentiel n’est-il pas dans le vin fraîchement tiré, dans la vigne qui porte et donne, dans le chais tragique s’il est seul ?
La spatule dit au gourdin : « Si tu me frappes, m’en fous, je m’aplatis. » Croyez-m’en, la spatule n’a pas toujours été spatule. Il fut même un temps où elle louchait du côté de l’ouvre-boîte. Amour platonique s’il en fut. Finalement, elle se rabattit sur le passe-plat, suspendue qu’elle était au-dessus de cet être glissant. Oui, il fut un temps où elle tamisait les conflits, filtrait les gros mots, pressait les moins enclins. Ensuite, ce fut la mise au clou, la rue, les fonds de trottoir. La déchéance d’un être devenu spatule, malgré lui, malgré elle. Un être brûlé, malmené, vilipendé, finalement jeté. Achat bon marché = ordure sans état d’âme. En est-on si sûrs ?
Voyage heureux d’une relation sans nuages. Quelques mois de félicité, le bonheur total. Des crocus offerts par passion à l’hiver d’une existence bien remplie. Un vieil arbre donne des feuilles plus drues. Aimer à cinquante, à soixante, à soixante-dix ans. Ça sent la dernière page à plein nez. On s’accroche et se raccroche, griffes rentrées. On se touche, on se sent, on se respire. Des goulées de satisfaction chasse le remord : amour gagnant. Une libido sonne le ressac : amour ravageur. Deux corps se cherchent : amour explorateur. Les plumes sont dans l’alcôve, il n’y a plus de doutes. Le duvet s’endort dans les bras de l’autre. Aimer, oui, aimer encore, aimer pour le meilleur et le plus doux des endormissements. Aimer enfin.
Envahissement prêt à poindre, la satiété n’a jamais fourni de grandes illusions. La Faucheuse n’a pas sa pareille pour de telles exigences. La lame s’expose, l’affûtage, s’il est bien fait, dispose. Quant à la main… la main ravage l’Est et l’Ouest, garde le pignon pour la fin et serre, serre, serre la cadence, pour que nul ne frémisse à son approche. Une poignée heureuse en semailles, qui hait la ripaille et bouscule de nos piètres plans le portail. À ce jour, la Semeuse chevauche l’immensité. Un hochement de tête et la monture bascule. Les priorités changent, de tant en tant.
Graisse envahissante, purulente, molle, flasque. Que du dégoût ! Et pourtant. Adoration ? Non. Dévotion ? Non. La Gourmandise chafouine, voilà le leurre. Pressez le lard, c’est du gras, c’est du bon. C’est mâtiné à la caisse d’un bon de réduction. Un jarret contre une bonne œuvre. Qui perd au change ? Faconde en arrière. Saison perd ses demi-teintes. La bidoche fait son prix, l’envie est tapie dans l’ombre… de l’assiette. Le curé lipidique ânonne sa messe, l’hostie (à la fraise) est en sus. Graduation n’est pas dévotion, tout le monde sait ça.
Ô raison funèbre, j’envie vos sermons. Il n’est de sots que fous qui s’en dédisent. La promesse est dans le cercueil. Les larmes s’épuisent à force de souvenance. L’album est écorné aux entournures, fallait pas y toucher. Trop cher payer pour un si pauvre costume. Le meilleur qui soit, cependant. Saint-Ouen cache bien son luxe. L’habit gène le moine qui en a vu d’autres. L’animal n’est pas né de la dernière pluie, son slip non plus.
Beautés du monde désengagées. La Salope coule toujours entre les champs mortifères. Ouvrez le clapet, bénissez cette terre que je ne saurais …, amortissez le don. La Finance du cœur, endémique, parle à tort au travers des money-trotters. Get fun, get hooray ! L’ordre en désordre. Mauvais, ou bons sentiments ? Shall we eat ? Abus de confiance et pardons à gogo. L’air est à la chanson. Putain ! Ça vous fait quoi d’être si bâfreurs ?
Douceurs des contrées lointaines, pardonnez cette diète que nous nommons restrictions. Le –ion est en cours, au pinacle. Ça sonne, ça roule, ça (en) impose. L’amendement est dans le lit de la veuve. Le –ion n’a pas finit de roucouler dans les gorges. Les r se professionnalisent, perdent de leur éclat et riment avec les enfers des terres amères. La Salope n’est guère loin. A-t-on seulement une idée des dégâts occasionnés ?
Aux rendez-vous de juillet répondent d’indicibles déjeuners de printemps. Une tache sur la blouse (fine dentelle en perdition) et l’amoureuse rougit. Personne ne dit son nom. Un vague ressentiment plane alentours, comme un murmure. La cloison est légère, un voile, une ombre sous les cils. Fer (*) bonhomme peut heurter la beauté, parfois. On ne sait jamais qui blessera en premier. Elodie, elle s’appelle. Ajoutez un m et c’est une ritournelle. Joli, le farfadet sous les jupons. Arsouille en diable, mais redoutable. Une vertu s’égare et c’est le monde qui régurgite une fausse note.
(*) Argot. Un mauvais fer : un individu sournois ou lâche, dangereux (probablt métaphore du combat à l'arme blanche).
Quel est l’hôte de ces bois ? L’homme. Quel est l’hôte de ces prés ? L’homme. Quel est l’hôte de ces montagnes ? L’homme. Quel est l’hôte de ces rivages ? L’homme. Chacun se sert à sa guise, accroche un nuage, raie une roche, cueille un brin, souille un lac, pourfend, creuse et érige. Chacun a sa place. Sauf un, l’homme. Ça vous étonne ? C’est pourtant une vérité première. Une terre, un jour, accepta un enfant afin qu’il y crée ses jeux. Dire qu’elle s’en mord à présent les doigts serait un euphémisme.
Rejetez l’arène aux combats truqués-pipés. Agrandissez l’œsophage de vos dérives suprêmes et gâtez-vous en désordre de un à dix. Quintes et floches, ça sent l’anicroche. J’ai du mal à survivre à l’engeance d’un pis que moi. Vieilles badernes se masturbent sous chapiteau, la foule applaudit. Hors panthères, éléphants et crinières léonines, plus de fantaisies à gogo, plus d’alertes sauts flambés. Non ! C’est de la bidoche qu’ils veulent. La fin déteint sur les manières. Et c’est Byzance qui pisse sang et fleurs d’acajou cuivré.
Rose est le ciel du désir. De rouge se teinte le vent des passions. Gris sont les nuages qui assombrissent le jaune. Regardez-les bien, bien en face. Dites-moi, que voyez-vous ? Sondez plus profond. Un regard qui perce est un regard qui voit. Fumées, vapeurs… des formes apparaissent. Cimes, creux… des contours se meuvent. Volutes, paresses… leur coquetterie n’a de cesse. Ils tirent à boulets francs, mais vous n’en avez cure. Pluies, grêle, grêlons… la chute se désire violente, ardente, menaçante. Faites place aux nuées avant qu’elles ne vous l’arrachent. La gratuité n’est pas de mise. Voyez, regardez, mirez. Celui qui porte, soulève et soulage aura le dernier mot.
Le fracas se répercute au loin. Au fond de la mine vient de sursauter le veilleur. Que se passe-t-il, là-haut ? D’où provient ce son sauvage et dur ? Un son primitif qui culbute les entrailles des failles marines, qui passe, chasse et étrangle la méduse tapie dans l’angle. Fine est l’ouïe du veilleur ; une oreille d’oiseau, pour qui l’onde est propice. Harangue du guetteur qui n’a plus de voix. Cocasserie du conteur qui ment à tire-d’aile. Fumisterie du présentateur en perruque. Môsieur Royal ! Môsieur Royal, par ici, je vous prie. Cotillons vanille bourbon et monnaie d’orang-outan vous attendent à la Charité.
Griffin leva la patte droite en signe d’engagement suprême. L’aurore était parée, prête pour la cérémonie du Grand Bain Majeur. Le chenal, comme il se doit, avait été dégagé et chacun attendait son passage. La cité avait plus d’un atour dans sa sacoche, et elle n’hésita pas à le clamer clairement par les meurtrières de se enceintes. « Oyez ! » Traduction : « Écoutez ! » Vient de ouïr. Un verbe qui a perdu de ses exigences. Logique. À présent, on n’oit plus, on s’oit et se noie. Nuance transitive. L’oreille fait du farniente, congés payés obligent. Les muscles s’atrophient, le sexe est assisté et la cité a coulé pour de bon. Cité d’amour où Griffin enfanta. Retournez-vous, bon sang ! Retournez-vous !
Les oiseaux reviennent. Je les ai vus arriver en nombre en cette fin d’après-midi. Ils viennent assister au spectacle que donneront bientôt nos amis les humains. Une belle fête en perspective, une féerie de muscles amoureux, échaudés. Jarret en sauce servie au dessert. On va se régaler, mes frères. Se bouffer, c’est ce qu’on sait faire de mieux. Les oiseaux s’occuperont des restes. S’agit de bien nettoyer avant la prochaine curée. Volatiles anthropophages aux heures claires de nos destinées. ????
Rôle d’un artiste unijambiste, un Pierrot dans une main, la sagesse des Lilliputiens dans l’autre. Trente-et-un amours voletant dans sa tête, tout en haut, sous la boîte, et des boules de gomme sans dessus dessous au petit-déjeuner. Arlequin joue sa déclaration d’amour sur une étroite place d’Italie. Des mains se frappent, et éclatent les ballons roses et bleus. C’est toute une litanie qui fait ses preuves à l’unisson, à l’horizon, au ponant déclinant ses gondoles du désir. Mélusine, furieuse, bat de la queue, de poisson. Tap, tap. Tap, tap, tap. Fraie, la sirène aux écailles de nacre rose et bleue. Le char Parnassus (*) ramassera les œufs. Gobe, gobe, et crac, la dentine. Ciel, une racine ! Deux racines !! Trois racines !!! Un, deux, trois passants tassent sur la tombe de Scarron (**).
(*) En référence à L’Imaginarium du Docteur Parnassus, un film de Terry Gilliam.
(**) Clin d’œil à la disgrâce de Jean Racine, par Louis XIV, pour avoir critiqué Paul Scarron, premier mari de Madame de Maintenon.
Parrainez l’orthographe des Mille et Une Nuits, puis devenez ardent défenseur du puit à régner. Rétamez la cervelle et le croups, ensuite, filez à l’écossaise (signifie : arcade sourcilière au front). Matraquez la puce sauteuse (ça vous va si bien), néanmoins, interdit de tuer. Z’avez compris ? Place aux bons enfants ! Les fainéasses, à la traîne ! Fer de lance est au fourneau pour un bout de temps. Eh oui, c’est comme ça. Triste, hein ?
Ornementalis farniensis. Tous aux abris ! À couvert, les derrières ! Chiottes bouchées en pagaille. L’armée intervient. C’est pas du luxe, hein ? J’aime pas ma chienne de vie, elle chlingue. Vivement le prochain départ. Vous savez, l’écologique, celui qui n’salit pas, qui n’pollue pas, qui emmerde si peu. Et encore ! Juste une fois, à peine quelques heures.
Rumeur pour la soif court et saute, et se meurt en queue de sapin creuse. C’est par terre qu’il faudra ramasser les déchets au précédent désossés. Les égouts sont bouchés : personne pour dégager. Que des polys et des z’énas ! Ça se salit pas les mains, ça, mon bon – enfin, pas directement. La poussière est partout dans les pièges. Ça encrasse, ça grippe les mécanismes.
Ramdam dans les sous-sols de la lune. On vient d’y trouver un dollar ! Qui a osé ?! Les microbes sont dans la place. Ils feront des dégâts. Seul témoin extrinsèque : le soleil. Vingt-quatre heures durant (de notre temps), il éclairera autrement. L’astronome est en goguette, il conte fleurette. Nous, on est parés, on n’a rien vu ! Des cloques apparaissent. Manque de bol, pas de protocole.
Et ça jette les pieds en l’air. Ça coule dans le beurre puis ça se barre aussitôt. Chère Emma, votre offrande, là, c’est pas du jeu. Je n’ai que des pissenlits dans les poches. Les boutons d’or sont loin déjà. Un prêté intentionné vaudrait-il un rendu ? Le roudoudou est tout plat, c’est bien triste. Quelques gens pleurent dans les cafés, un goût de fin au bout de la langue. Factures impayées. Huissiers au feu rouge virant à l’orange foncé. Des femmes hurlent, leurs enfants sont ravis. L’accueil a de beaux jours.
Quoiqu’il lui en coûte, la ramure a ses froidures. Jamais je n’aurais dû arborer cette capeline hors saison. Coquetterie de citadine qui ose autant qu’elle peut, décale le thermomètre et jette des cailloux dans la marmite les soirs d’hiver. C’est pour vous dire ! On est ce qu’on peut, n’est-ce pas ?
Elle n’a pas toujours dit non. Il fut même un temps où elle souriait. Un clin d’œil par la fenêtre du train, le paysage défile et fuit. Acronyme des parallèles chères à Sibelius, mon amour. Que des forêts, au loin ! Inaccessibles feuillus à mes mains envieuses et gourmandes. Une érudite passe dans le couloir. Elle ne voit rien, n’entend rien, elle passe. Vers où va-t-elle ? L’ensemble du destin ne croit pas en Dieu. Petite mort de l’humanité qui sort pieds nus. Mauvais pli.
Ornementations à deux balles : le colt est dans la manche du veilleur, qui sonne, le glas, entendez-vous ? J’ai faim de toi, pardon au ciel, fermentation n’est pas sans addiction. Qu’est-ce qui fait chanter les anges ? Une aube claire sur le cœur ? Un chant de castrat sur une étoile ? Un troisième quand il n’y en a qu’un au ponant ? Un songe éveille l’habitant. Le grenier craque et fait écho. Pas un ennui, non, un désoeuvrement du fond du ventre qui ignore la disette. Pas d’amour dans tout ça, juste de la satiété.
Elle est enfermée dans son corps. Y étouffe-t-elle ? Parfois. Souvent. Trop souvent. La probabilité n’a rien à y faire ; la souffrance y étant autrement plus flagrante, hormis pour l’esthète. Carrez-vous, bandez-vous. Le sang a ses humeurs, quelquefois nauséabondes. Pas de barreaux car pas d’ouvertures. Seuls les yeux… par moments… un rien… (lucidité) Que s’y déroule-t-il, en dedans son monde intérieur ? S’est-elle perdue ? Ne croyez pas cela. Pas de perte, jamais. Juste un égarement dans les voies habituelles. Habituelles… habitudes… forfaitures dans la non-compréhension. Petit drame aux pas de géant.
Et patch fait la muse sur le contrefort de la bretelle. Adieu, autoroute du soleil, mûrs melons et brousses fleuries ! J’ai le pied qui me démange soudain : swing ou quick step ? Ça fait chap chap chidou, et bip bop, babobidou. J’aime la mer qui tangue face à l’océan. Deux êtres se rencontrent sur la grève d’un flop-bebabeloula, et c’est amour fou au couchant coulé d’or, j’adore. Que des sangs mêlés, des notes beiges, et du vin du Péloponnèse. Le Bonheur, quoi.
Ostéoporose de la bonté, décrépitude du geste et… méchanceté dans le regard daltonien. Crapahute donc, écheveau de leurs bagages, il n’est que temps. La sueur coule du bras musclé et c’est bon. Un goût de sel entre les dents. L’émail s’en pourlèche au couchant. L’attaque est hypocrite, serpentine. Elle arrache une plainte, peau d’émail en désoeuvrement, soudain décollée de son mantra premier. Un second a pris son ticket tandis qu’un autre – meilleur ? – cravache tant et plus. Le gagnant ?
Aux scènes de nuit jaillit-il, funeste. De l’aridité, il fait son miel. Luis est aphone alors que l’on décapite Marianne. C’est un cent, c’est une pile de perdue, c’est Eurydice mangeant son pain, façon Alceste. Permettre aux jeunes de tirer sur le bardot : le magnifique exutoire ! Pas même un euro n’y survivrait. La côte d’Adam, pardi ! La côte d’Adam chez Sotheby’s.
Mortelle randonnée en Lot-et-Garonne. Pas de louve dans le miroir, le mâle est seul. Le mâle est débusqué : ou le sera-t-il bientôt, parole de chasseur. La femelle est morte : sans amour, la carcasse. Ça pourrit entre les côtes, les côtes froissées-cassées, les côtes du Lot-et-Garonne où l’on aime à se perdre et fredonner des p’tits airs de rien du tout. Un merle passe et s’arrête. Un couinement plus qu’un chant, deux perles noires qui s’embuent sous la pluie, la pluie du Lot-et-Garonne.
Armé d’une truelle et d’un marteau, à la poursuite du frelon vengeur, la queste commence. Jardiner n’a jamais été si dangereux. Serre la main de ton ennemi, qu’il t’arrache un doigt, ou deux. C’est la danse du melon : la danse des mortes fleurs. L’anguille a fui le puit. Pas folle, la guêpe. Non mais ! Non mais, dites ! Il était une fois un foie de jardinier qui perdit la foi. Stérilité horticole.
Deuxième vague d’amour chez les papilionidés. Fortune est faite d’un côté du miroir. Hum hum. Méfiez-vous de la face, elle a le tain mauvais ces temps-ci. Pépé le Moko traîne ses guêtres dans les parages. Pas bon, ça, papa. Les reflets ont de la bile à se faire, c’est sérieux, inutile, néanmoins, ça fait du vent. Le papillon a une sœur, pas jumelle, pas bégueule. Une sœur de cœur. De l’autre côté du miroir.
Pétrir le silence, s’en vêtir comme d’une cape folle hors saison, puis s’y adosser, tête penchée, adoucie par la caresse de la joue. Frotte, pénètre, et s’empare, le sans bruit gobe-tout. Chuuut ! Seuls les songes ont permission de chahut. Filtre sans concession : là où le boucan est roi, on emprisonne le silence. Un silence qui pleure une mort d’homme. Le sage s’en est allé, le dernier. De laatste, el ultimo, the last. Aucun remplaçant ne vivra assez longtemps pour recueillir le suc de la rose trémière. Sang perdu, sans garant, cent ans chez ma tante. Allez donc récupérer une sagesse morte !
Accras’ Bombay. L’heure n’a pas encore sonné pour les mines. Crapauds sortent des eaux fumeuses. Un cigare de trop au champ de Mars. Décatie, l’obélisque. Le glas du trépas ! Une gloire de trop, peut-être ? Et l’amour, dans tout ça ? Oh putain, l’amour chez les rainettes, quel supplice ! La montagne est loin, sa cime encore inatteignable. L’œil de Vulcain est en feu, des flammèches retombent, alimentant le foyer principal qui monte, monte. Un volcan, ledit volcan, brûle et perd de sa souplesse majeure. On forge en deçà.
Caritas. Cherté. Quelle belle entourloupe ! Il y a un cheveu dans la soupe de Maturin (*). Aime cette entraide qu’un rien lasse, et qui renaît à chaque chagrin. Peines d’argent creusent profond et droit. La mèche est faite de larmes. Les larmes corrodent. Fore encore, la mèche, voyage dans les entrailles ; le solaire est au point fixe. Ça rouille dans les catacombes. Les fondations menacent tandis que les traders entassent.
(*) Charles Robert Maturin (1782-1824) est un auteur irlandais de romans gothiques.
Déjà, il s’ampute de ce qu’il fut. Au demeurant, pour la plupart, de peu de choses. Des grains de diamant pur, ignorés de la cécité irrévocable. Le jus se détériore, l’amant n’existe plus. On se coupe un pied. Reste toujours l’autre. Une béquille fera l’affaire. Une béquille d’argent, façonnée par l’orfèvre des mille et un soucis d’aujourd’hui. Une seule suffira-t-elle ? Un vol de colombes le prédira. À droite, si possible.
Cherchez l’homme là où est la matière. Verbe être conjugué au présent, et au présent seulement. Sang séché ne réside plus où l’âme perdure. Être n’est plus. Mieux vaut, dit-on, exister en lamellé collé qu’en sentences apeurées. Une croyance, juste une croyance. La peur de la bête, de l’antre de la bête, du courroux de la bête. Un regard en face peut tout changer.
Armée de mes ciseaux trempés de vitriol, je coupe et découpe dans les sommets des montagnes bleutées. Se déroulent les rubans des peines perdues, des amours déçus, des anges déchus, des vieux pardessus. Voyez le déclin. Médis de moi, assassin. Mon graphite est explosif, il n’a cure des malins plaisirs d’un vengeur mille fois vengé.
Pèlerine des temps anciens et des espaces recomposés, il y a dans ta trame un jeu où se croisent et se décroisent passions mortes et justes raisons. Fi du monstre dans le placard ! Une peur n’a jamais rongé un ventre à le creuser. Le précipice a bon dos qui lance un signe, un appel, une lumière aveuglante au paralytique !
Garçon manqué aux seins plombant, accréditation du verbe selon un parcours croisé, l’ère a fort changé ces derniers temps. Ensuite, il y aura la nuit noire, les ténèbres que l’on touche, que l’on palpe, éperdus, puis que l’on tourne en dérision. Samson n’a plus rien à prouver. On le dit amoureux, on le croit exilé en terre des plus sainte.
Il n’y a plus de place pour l’armée désinvolte dans un monde de fous. Nous vivons tous sur terre pour en finir avec le Horla. On erre par-dessus les toits, on s’en balance comme d’une guigne, puis pouët-pouët, à Dieu vat les charmilles et autres rêves d’antan ! Tante Esther a été bonne pour moi ; une promesse d’amour pour YVH.
Pourquoi porter ce serment en terres consacrées si c’est pour finalement le bafouer ? La Sainte Inquisition a pendu son linge sale. Partout, on en parle. Candélabres allumés dans les cercles. Tout est dit. Devises tronquées, acharnement du vermeil, on dort et on endort.
Garnements au sol, poussés du pied, houspillés, vont faiblir, vont faillir. Un couteau, une balle, un marteau. Que des instruments. L’ouragan est ailleurs. Il n’y a pas d’engagement, pas de parole, pas de billet pour le compostage du retour. Un blanc-seing idéal pour ces poussins trop tôt tombés du nid. Nid-de-poule ? Grève totale des syndics. Au poteau, les couteaux ! On vernit les piloris et on se gausse.
Ramer le jour, ramer la nuit. Entendre le sonneur de cloches murmurer des soupirs de sonnailles, en toute discrétion, de peur de faire du bruit, de réveiller l’indicible avant le possible. Le sonneur aime le monde, et sa tour en clocher. Mais les rouages sont en feu. Des couleurs et des chaleurs de coulées rongent et mangent les dents de la roue. Tac, tac, tactac. Le mécanisme se grippe, et se noie. Tout est rouge, rouge amour, rouge cœur de sang battant une chamade endiablée, sonore, finalistique. Ici et là se conjugue le verbe aimer.
Les dentelles s’effilochent, les pampilles pendent mollement côté cour, côté jardin. Il n’y a plus de feu, plus de souffleur. Ira-t-on au bois, cette année ? Le parterre se vide de ses airs de grandeur. Où sont les bijoux des belles de baignoire ? Les ors et les rubis de surface ? Les pacotilles enchanteresses, toutes gardiennes du temple ?
La psalmodie fut oubliée. Déclamer est passé. Un jeu véritable pour une mort certaine. Place au réel, au glauque, au médium. L’entre-deux est tout du long. Gloire à l’entre-deux ! Entracte !
L’orange bleue a failli. Un vol pour un dol et personne pour fermer le rideau. Perdez un peu au jeu du semeur et vous verrez l’oiseau entonner un chant de rossignol espagnol. Gratuite, la chance ? Faut voir. La bourse s’allège à la ceinture du preneur d’ordre. Le voilà amoureux, en quête de landes à labourer. Non pour la gloire, mais pour la semaille. Un brin de coquelicot au cœur, une auréole sous le menton, fier, le boursier s’en va-t-en guerre. L’arrière n’a qu’à bien se tenir.
En-dehors du temps endormi, en paix dans sa complainte, l’enfant-roi s’agenouille. Il prie. Drôle de monde pour un chant du cœur. La voûte marine ne dit mot. Elle écoute les battements de ce jeune sang. Médusée, Méduse a les yeux en berne. Une couronne gît à ses pieds, qu’une étoile ranime d’un bref éclat ; tel pincement au creux du ventre, une pichenette. Vaque, enfant. Vaque à tout prendre, petit roi lunaire. Il te reste un vœu pour la bonne cause : une pièce dans le bassin.
Une main se gargarise de ses exploits. Des ongles s’enorgueillissent de vernis, passagers. Taches dissoutes au laser, ridules que l’on camoufle… autant de gants de misère. Les ans dépeuplent les jardins de vérité. Des amours mal en point tâtonnent dans le noir, en quête des élans de jadis. Corps et cœurs entonnent leurs litanies raisonnables. « L’image, ma chère. Tout est dans l’image. Au demeurant fort désagréable. Croyez-m’en qui, en dix ans, en ai gagné trois pour en perdre sept. Plaise à Madame Tussauds de baisser ses prix. » Un froid cireux envahit mon cercueil.
Un cri résonne sous le bois ligneux. Se perd au fil des fibres. S’étouffe dans sa sève. Vient des racines profondes. Écho lointain d’un noyau qui indiffère. Noyau aux temps premiers fusionné avec une surface balayée, bousculée, en résonance. Fierté fallacieuse d’une tempête électrique qui s’annonce : ledit noyau n’y est pas innocent. Vengeance première, sauvage, archaïque. Tiens, tiens…
Croque-mitaine n’est jamais loin de l’enfant à son coucher. Croque-mitaine a deux dents, l’une pour l’ivresse, l’autre pour l’amertume. L’une oubliant l’autre ; chacune à son tour, jamais ensemble. Le malheur du monstre a son coût. La carie ronge qui jamais ne s’endort. Croque une souris, vend une dent, le bridge est pour les G.N., les gentils nantis. Croque-mitaine est ô combien malheureux. Sa plainte est dans le gin, dans la vapeur du gin, vapeur distillée dans une molaire pourrie d’amertume.
Hosanna au plus haut des cieux. C’est ainsi. Rien de pire, rien de meilleur, juste comme ça. N’allez pas chercher midi à quatorze heures. La simplicité en toutes choses, en chaque chose, et personne pour vous indiquer la route ; la route à prendre, la route à éviter, celle aux trois embûches, l’autre louvoyante, encore moins celles qui font « Boum ! un trou. », « Crac ! l’arbre tombe. », « Plouf ! l’eau est dans les poumons. » J’en sais qui guident, pointent, renseignent. Bouuuh ! les menteurs. Pécul, pécul, l’ont perdu leur pécul. Et pas de remboursement de la Sécu. Merde alors !
Bardé d’une cravate, le fiancé s’avance vers la noce. Ça crie, ça piaille, ça s’esclaffe. Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit. Ensemble, tout semble plus beau. « Je hais les gens, songe le fiancé. Ma vie semblerait si belle en bobsleigh sans casque. Libre, libre, libre. Le vent dans les oreilles et des courants d’air pour me secouer l’marteau. » Mais le fossoyeur est là qui attend devant l’autel. Un tapement nerveux du pied. Ça s’impatiente. « J’avance ou je recule ? se dit le promis. Je me lance ? Je m’égare ? » Quel choix offrir à l’amour ? Un nœud de cravate peut s’avérer inexpugnable.
Pieds nus sur le ventre de la montagne, l’homme écoute, respire, ressent. Le soufre est dans l’alèze, l’alèze retient, gémit, se frise d’ondes expiatoires. C’est la fin d’un cycle. Pieds nus, l’homme marche sur les cendres d’une vie, carte de visite non ignifugée – de luxe, pourtant. Nul n’est à l’abri dans son petit lit.
Il y avait un jour, un jardin, un chemin. Il y avait sans doute un arbre, ou plusieurs, un enfant, ou plusieurs, une vie, des vies, des myriades. L’insecte a quitté le lit.
Garniture de lit en solde. C’est le blanc, c’est souvent, c’est maintenant. « Finissez donc vos tables de multiplication au lieu de jaser ! La chasse aux assistées n’a rien de savoureux, croyez-moi. » Femmes incultes en devenir, femmes si peu désirables aux sacs vides, aux seins malheureux. Ici, le chaperon rouge se fait bouffer. Les avatars passent au dératisateur. Quant à Cendrillon, sondez les ministères, elle doit curer du côté des chiottes. Sur une feuille de brouillon, une femme – presque une enfant – dessine une île, des amandiers, un visage pacifique : « Saute la mer, ma fille. Saute ! » (*)
(*) Expression mauritienne. Signifie "traverse l'océan".
Et si c’était à refaire ? s’enquiert le prêtre chaque matin. La réponse est-elle dans le salut ?
Le repentant se traîne et s’ennuie. Il cause avec lui-même. L’absolution n’a jamais tué personne, mais après ? Les doigts englués de gelée de groseilles, il tâtonne au hasard les boutons de la télécommande. Son et lumière. Un masque aux dents blanches lui répond sans tergiverser : « Achète-moi ! » Le repentant est séduit. C’est net, c’est du direct, c’est en couleur. Et une ouaille de perdue, une !
Rome a trois papes dans le colimateur. Vatican III n’est plus très loin. Que fera le troisième aux fondements de la colline creuse ? Le calcaire est friable au pied de la statue. Dire que Le Caravage est mort depuis quatre cents ans ! Pas de curare dans les sébiles, les bourses sont on ne peut plus plates.
Pardonnez-nous nos offenses. Le signe est dans la phrase, la phrase est un signe des temps.
Un vol fut commis voici mille cinq cents ans. Un second cinq siècles plus tard. Puis un autre. Le prochain est pour bientôt. Cinq fois cent années pour faire le bien. Puis un jour, un jour uniquement, pour le méfait. Un méfait majeur, joyeux, on ne peut plus prolixe et prolifique. Le terreau a toujours été excellent, le jardinier, satisfait. À cet instant, ce bon diable se frotte les mains.
Si l’enfance est un rêve, la régression est un cauchemar : assertion nulle et non avenue. Qu’en pensent les anges ? On ne soupèse pas une valeur au talon de l’étalon, on aime. Caritas. Une aile pour un désir, une plume pour un soupir. Ainsi font, font, font les vieux enfants chaotiques. Qui n’a pas perçu une horloge marquer les secondes n’a pas vu tomber la graine de l’eucalyptus. Dégagement nasal, senteurs retrouvées, bonheur du p’tit œillet qui s’exhale, du myosotis qui fleurit. Regarder au travers des voiles est un don. Charité pour ceux d’alors.
Il est gigantesque, invisible à nos yeux, pourtant, il existe. C’est un être fabuleux, une créature de Dieu, un pendant de l’ancienne race. Tout au fond des océans, vous le trouverez, cueillant des algues blanches comme autant de bougies allumées. Il est là depuis mille ans, dix mille ans, cent mille ans. Ses yeux sont de jade translucide, ses mains, longues, fines et délicatement palmées. Le plaindre serait une erreur. Il tient la félicité entre ses côtes. Aimer est un sens qu’il ignore. Embrasser lui convient indéniablement mieux. Il est l’hôte des océans, le cœur des amibes, l’encens pontifical des unions marines.
Une pause rapide entre deux feux, une rafale de vent dans la voilure, une note perdue sur la courbure du temps, et c’est Faust qui chante son désespoir. L’âme se pourfend si aisément. La rose ne peut que perdre ses pétales : un Ronsard revanchard cloué sur la toile de l’histoire. Éternel recommencement.
« Voulez-vous du sucre dans votre chocolat ?
- Volontiers.
- Betterave, abeille ou fruit ?
- Du chimique, je vous prie. C’est pour la transe. »
Changez de poids et la mesure bascule.
Ornithologiquement, il est sans faille. Il pèse son poids d’argent, bien sûr, cependant, il vaut de l’or. On l’aime en ramage plutôt qu’en plumage. Ce n’est pas James Bond, pas plus que Tyrone Power. Vous cherchez midi à onze heures, là. Laissez tomber. Ce brin-là a de la pudeur, même son odeur joue le registre de la discrétion, même un chien s’y casserait les dents. Les sylphes le nomment brin-oiseau, les ondines, herbe-plume. Seuls les farfadets le méprisent. Mais tout le monde sait que les farfadets sont gens brouillons. Quant aux hommes du vingt-et-unième siècle, l’infiniment petit, vous savez… Les Atlantes l’avaient baptisé néké. Les Grecques retinrent néktar.
C’est l’ombre face à la lumière dans le reflet d’une page blanche. Il serait particulièrement hasardeux de vouloir trancher, délimiter, pire, de choisir. La ligne de démarcation s’avère épaisse (une multitude de points), l’arête, tranchante. Un junkie fossile y a perdu le bras. Péril. Une bouée pour le pacha… qui coule par les écus… écus diamantés, lourds, très lourds. Il n’y a pas d’entraide au royaume de Judas. La pièce vaut un siècle : c’est souverain. La route s’étire soudain à l’envers, panique dans les sandows, prêts à se rompre.
L’expérience n’est dans les gènes de personne. Ce qui est jeté est aussitôt effacé. Oubliette de nos amours, l’homme n’aime pas perdre. La gravure a du mal ces temps-ci, elle ne s’accroche plus qu’aux vitres et aux miroirs. Ariane tissa un jour un lien d’une solidité telle que Thésée en fut tout retourné. Le fils prêcha avant la sœur, aboya des vérités qui ne voulurent pas être entendues, s’égosilla, s’épuisa, et finit par rejoindre ladite oubliette. Le message est-il passé ? Non. L’expérience, encore et toujours l’expérience.
Les jupes ont décousu leur organdi, les robes abhorrent les froufrous. Plus de peigne dans les cheveux, adieu postiches. Le chiffon est de rigueur et de bon ton. La femme ne s’aime-t-elle plus qui s’attife à la diable ? Piètre féminité : à débusquer dans les faux plis. Siècle nouveau, siècle de rouille, écailles et patines anoblies. Le sélect se bourre de tiques, le smart vous a des allures de vieille panure. Fichtre ! on est dans de beaux draps… non repassés.
Vous voulez me sonder ?! Avant que de vivre l’apogée d’une carrière percluse de promesses ? On n’est pas des sots, mais on s’en fout de vos préceptes. Allez vous faire détrôner dans le pré d’à côté. La gloire liée à l’audace goûte rarement aux sous-sols. Au diable, l’adventiste ! Bienvenue les apparitions schizophrènes de mes neveux en pagaille. Je les nourris aux p’tits grains, je fais bien. Classification 1 dans la nomenclature ovipare. Cooot… cot-cot-cot… cooot…
C’est pas tout ça, faut maintenant décrasser le paillasson. Paille à son ? Ou paille tout court, sans le son ? L’image sans le verbe, le verbe sans le sens, le sens mis sous le dessus, le dessus qui prend la mouche, la mouche n’aime pas les crabes à (QI – 1²), et le carré du paillasson qu’est toujours pas lavé. Faut t’enrager ! Môvaise technicienne de surface. L’aime po les carrés, la technicienne. Faudrait p’t’être réduire à 1 x (dimension – réflexion).
Le filet est pesant, si pesant. Dedans, conserves et petits paquets. Les haricots font trempette tandis que pois et carottes discutent verdure. Pas un regard, pas un mot pour la pitoyable vieille. C’est rétamé, périmé, avachi et tutti quanti. Le dos brisé en deux, quatre, six, les mains crispées sur une poignée, un pommeau, une rampe : facile à pister, facile à ignorer. Difficile à aimer. Certains assurent que vieillir, c’est grandir. On tombe de haut !
Nulle part ailleurs, vous n’en trouverez de plus jolis qu’ici. Pardonnez cette enchère sur l’esthétique, elle m’est chère. On cherche, on cherche, on cherche le beau, on l’aperçoit soudain, tapi dans un coin de ruines, et zouiii ! la terre tremble, le vent s’en mêle, la pluie emporte, emporte tout et son reste. Ainsi alors, la muse chope le blues. C’est que ça ment, beaucoup, ça gâche, même que ça s’établit dans les arômes du corps. Ouais, m’sieurs dames, le mauvais goût, il est partout.
Madame Sans-Gêne : une séduisante exception à l’époque. Le salon est dorénavant sur la place publique. Comme chez soi. Pitié pour les manants ! Donnez-leur l’aumône, qu’ils disparaissent dans leurs cinq étoiles bombardés de LED. Le chic, c’est toc. Une BM pour Jojo, un tatouage hyper classe pour Janine, et une chope pour le matelot. Ho ho ho ! La musique s’englue dans le compressé, les fesses se serrent d’avoir trop trinqué. On solde les prothèses aux Quatre Bras. La bimbo de quartier retourne à ses feuilletons, écoeurée. Le faux crache ses vérités dans l’auréole de nos combattants. Le tic, c’est choc.
Grâce, ne tirez pas sur le roseau ! Il n’a plus soif, il est vide. Au fond, c’était un bon roseau. Parfois, on le voyait baisser sa couronne empennée, à frôler l’eau, à heurter la vague, à briser le pli. Et toujours, il relevait le défi, droit comme un i, pas sot pour un sou. Fier ? Si peu. Modeste, le typha latifolia. D’ores, il a accompli sa tâche, prêt à partir. Il attend et espère, casse et se traîne dans le courant. Une fibre le retient parmi les siens, les siens qui se courbent, ploient, et saluent perpétuellement de la massette. Il y a du monde sur la rive des pieds-dans-l’eau, tout un peuple à notre merci. Une barque sans capitaine erre au hasard, heurte la fibre, s’enfonce dans cette jungle. La jungle se referme, le typha plonge.
Dead Can Dance (*). Même la mort peut danser. Hommage à l’étrange et au talent. Il y a du blister sur les canines ces jours-ci, on ne mord plus avec autant d’allant. L’exception est au rendez-vous de tous les possibles. Could, can, will, un titre prometteur pour qui veut. Hermès a accroché ses ailes, turbo en option. Le passage sera délicat et la revue de vie, immanquable. On fonce, on déchire ; repères piétinés. L’espoir n’a plus le temps de se former. Racines trop courtes, la fossoyeuse a la vie facile. Il y a un cri sous le linceul. L’entendez-vous ? Un cri de poupée démembrée. C’est l’enfance que l’on tue.
(*) Groupe britannico-australien composé essentiellement de la contralto Lisa Gerrard et du baryton Brendan Perry.
« L’ombre est si pauvre, me murmure le grand aigle. Ne t’y fie pas, ma belle. Elle ne pourrait que t’induire en erreur.
« Il est des aires plus fraîches que d’autres. La mienne a de l’envergure, naturellement. Ma noblesse est dans mes actes, mesurés, non dans mon port. Écoute, quand je glatis. J’interviens autant que je préviens. Le message est clair, je suis les indices coulés par le vent.
« Ma rareté est mon souci. La transmission passe par mon petit, peut-être le dernier de ma lignée. Trouvera-t-il femelle à sa mesure ? »
Caritas pour les aigles.
L’aube est proche. Quelques-uns ont mis les petits plats dans les grands. Une fois n’est pas coutume, n’est-ce pas ? Certains avant moi l’ont deviné. Qu’est-ce que ça change ? À quoi ça tient ? Pas de preuves, encore moins de certitudes. Une souffrance, incommensurable, pour Thomas l’apostolique. Il n’y perdra pas au change. La douleur ? Un leurre et rien d’autre. Sitôt envolée, sitôt effacée. Un leurre médicinal, le croiriez-vous ? Mais oui, mais oui. Et avec ça, une chance extra-ordinaire : apprendre.
Une aurore tardive sort de son ordinaire, s’attarde dans la nuit divine et pleure quelques larmes de rosée acidulée. Repoussant l’encre bleue sinologique, elle s’éclaircit la voix et hulule sa lumière par à-coups légers ; à peine devine-t-on le mouvement. La lune se tache de monts plus sombres à l’ouest. Elle a compris et s’incline. C’est un beau geste, c’est une belle lune, c’est un enchantement. Paix dans l’univers aux astres de bonne volonté.
Vous qui venez d’ailleurs, totalement décalés, vous qui nous observez, absolument étonnés, vous pour qui la complétude a force de loi, pour qui serenitas et caritas appartiennent à la corde d’un temps décompté, vous donc (j’aimerais apprendre), qu’espérez-vous de nous ? Une éruption boréale ? L’universalité dans les mœurs ? L’acuité pour le voisin pérégrin ? Des pépites de vie sont semées à l’encan. Des ors et des éclats de cristal participent, en génomes. Un miracle de macles. Chérissez-nous, chers étrangers à nos usages. Chérissez-nous et pressentez. Il est des existences plus âpres, des tentations plus viles, des penchants à deux visages. La lutte est en nous et nous vaincrons.
Journée d’hiver sur les remparts. Il n’y a plus de saison. Réfugiée dans les creux, la neige se planque et s’enlaidit. J’aurais aimé plus d’entrain pour décembre. Peu me chaut que mai s’en balance, ou qu’avril ne tienne qu’à un fil. Il est des heures froides où l’âtre s’emballe, où la flamme danse avec les chimères, où Jean qui rit n’a plus sommeil. Un feu de Dieu, innombrable, parmi lequel Hadès n’a pas sa place. L’humeur d’Hécate est à son paroxysme, comblée. Confiez un mouchoir au Diable et c’est la part de l’ombre qui s’enfuit.
Cherchez l’annonce dans les pages du temps perdu : « Pissenlits de nos bas-côtés à donner. » Rares furent ceux qui s’y arrêtèrent, plus rares encore, ceux qui la lurent.
Permettez une digression. J’entends la pie jacasser sur le terrain vague, fleur au bec, plumes au vent. Une tache de sang fleurit sur sa poitrine. Elle n’a plus vingt ans. La fleur est mate, flétrie, sans autre attrait que sa réminiscence – Poubelle, la résilience ! Mot gâché, commercialisé à bas compte. – Fleur du souvenir qu’une pie mélomane conserve en douce.
N’abandonnez pas cette lecture maintenant, ne lâchez rien, l’oiseau de noir et de blanc circonscrit croisera, peut-être, votre chemin…
S’il se trouve, quelque part, un lac d’argent et de barbeau enchevêtrés, une parenthèse durant laquelle les grands fauves viennent s’abreuver, aimeriez-vous être de cet endroit, ou vous effraierait-il à en perdre le frisson ? La demeure existe, à n’en point douter. Elle a quatre côtés et une porte d’accès. Aucune route n’y mène, aucun panneau ne l’indique, pas même une adresse. Où va le monde ! Certainement pas (vers) là où nos aspirations nous guident. Aspirez… expirez… SOUFFLEZ ! Ça grince là-dedans, dites donc. Ça grince et ça souffre. Une bouffée de lac pour le phtisique !
Un cheval nommé Bayart franchit le pont. Peu s’en faut que celui-ci ne se lève, fébrile, avant l’horaire, et que l’autre bascule. Ceci dit, un pont a-t-il de l’entregent ? Bayard, cependant, n’est pas de bois. Loin de là. Il devine l’intention et se rebiffe. En voilà un qui ne finira pas sa course dans votre assiette. Une chance ? Non, un miracle. Vos abattoirs se portent-ils bien cette année ? Y tue-t-on en suffisance ? Mirez vos étalages : des troupeaux entiers y sommeillent à jamais. Êtes-vous satisfait de l’hécatombe, le ventre bombé de victuailles mortes ? Le comportement s’apparente à de l’anthropophagie endomorphe. Suffisance aveugle de l’hypocrite. Je ne vous envie pas.
La planète est belle, n’est-ce pas ? On sarcle, on bine, on laboure, puis vient le moment de l’ensemencement. Une graine, une vie. L’abondance est un don pour la vierge aux pieds bandés. Les doigts diaphanes, la parole en bandoulière, ses écorchures sont ancestrales, toujours ouvertes, toujours vives. Combien de fois a-t-elle fait le tour de la terre ? Combien ? Au détour, elle écoute. À l’orée, elle s’assied. Elle n’a plus une âme mais dix mille, qu’elle couve, telle une mère. C’est une récolteuse, non une ensorceleuse. La Dame Blanche, ainsi certains la nomment. Drôle d’apanage pour une entité qui englobe toutes les couleurs. J’en vois qui se l’attribuent, la pressent, l’impriment. Fous qu’ils sont ! Autant mettre un poisson en bocal et le présumer heureux.
Le ton change…
Jamais sans Jamais n’est jamais au rendez-vous. Chuuut ! on écrit. Des meubles se construisent dans les anti-chambres, les garçons poursuivent les filles, mais on labellise en sous-main. Cache, cache, cachera. Do, do… do, si, la, sol. Bébé s’endort dans les bras de la marieuse. Un scotch pour une beuverie et la montre se met à tourner à l’envers. Il n’y a plus de pennies dans les tiroirs-caisses. C’est la fin.
Un petit amour d’or fin vous tend la main. Que décidez-vous ? Petit or navigue dans les limbes et s’enfonce… s’enfonce… s’enfonce… « Trente-sixième sous-sol ! » Irez-vous le sauver ? Tentation vénéneuse, arrogance de l’artiste qui se plaint (encore !), chatoiement du petiot à qui on a fauché son filon. « Maman… j’ai si mal… maman… ça brûle… » Lors, l’enfant a perdu le lien : coupé, tranché, ex trait. TCHAK, dans la veine ! Mortelle excision.
Albator est aux cieux. Il était temps ! Trop de dégâts, pouët-pouët. Chacun se prend pour le nombril du monde. Ça, c’est le hic du grand hoc qui croque. Le nombril est fumeux, hasardeux, voire fielleux. Sacrée puanteur, mes amis ! Une taupe mange le rhododendron du fond du jardin. Horriblissime changement en perspective. Perspective ? Par le haut, ou par le bas ? Voyons où se terre l’œil qui conçoit tout. Chatouillez le nombril, mes braves ! Chatouillez… et flippez ! HA HA HA…
Bonjour de Max. Max est dans les vapes et s’enfouit. Loiiin… ! Perdu, le Max ? Point’ encore. Max est mort, Max est loin, Max V I T. L’homme a de l’avenir sur les rives du temps. Question d’assiette. Funambule, ce Max ? Point’ encore. Question de temps, sans espace, sans frontière, sans tabou misou. On dirait qu’il vole, mais non. C’est un peu comme si… C’est assez dire que… Bon sang, quelle affaire de misère de prière ! Joignez-vous à moi, voulez-vous ? Et dansez, chantez, valsez ! Max n’a plus d’ailes, inutiles.
Charlie s’en va t’en guerre. Charlie n’est pas un homme, mais une portion d’homme, la plus intime, la plus fière – ou la plus triste -, la plus indécise aussi quant à l’amour. Question de principe ? Que nenni. Dites plutôt de prépuce. Nawak, hein ? Pas sûr. C’est si sensible, cette petite chose-là. Hortense a de la chance qui, chaque semaine, voit son prépuce en face, yeux dans les yeux. Jouez aux boules, mes enfants. Tentez d’atteindre le cochonnet. Ho ! Tu tires, ou tu manques ?!
Valse des prénoms. Caritas parfois, Garance autrement, Warantia souvent. Est-on seulement un prénom, le sien ? Ou plus, et plus, et plus ? Mon second est Louise, mon troisième, Noëlle. Et vous ? Marraine et parrain très chers, dons du nom et de l’amour, entrailles ouvertes sur un avenir de petite fille sage. Souriez, vous êtes filmé. Vous en doutez ? Hé, hé… Attendez’ y voir… Moi, j’argumente, je précise, et je signe ! Je signe l’angoisse des pice-crosses (*), des malandrins et des gros malotrus. Chipotez pas avec mes mots, ils sont là pour l’entraide, en toute franchise. L’honnêteté est si rare, mes p’tits loups.
(*) Wallon. Avare, pingre.
Amédée est de retour ! Armand aussi. Fallait s’en douter. Et Loanna ? En perte de vitesse… of course. Chatakaaa ! Loanna s’en va vers d’autres rives tandis que l’indicible frappe à la porte du simplet simplissime. Erreur de calcul ? Certainement pas. Au contraire, vous dirais-je. L’attente n’est plus du fait du cocu hardi, mais du cocu lymphatique. Coquin de sort ! Un prénom vaut dix conjugaisons, dix péroraisons, dix parrainages. Mieux qu’un elfe aux aguets, mieux qu’un qualificatif dubitatif.
Un cran au-dessous de la ceinture. Pas très loin, vers les lombaires. Le ventre a tout à faire, a tout à dire. Il est roi en son fief et ne vous le fait pas dire, pas dire deux fois – un foie en trop -, un foie second n’est pas coutume. L’habitude, voilà qui tue le grêle et le pas grêle. Foutre, le mercenaire est dans la place et pas de caporal pour régler tout ça ! Un p’tit caporal, un si joli p’tit caporal, avec galons et larges rouflaquettes, un caporal-chef qui fait des mamours à sa libido et tue les mouches. Un caporal, enfin, à la peau grêlée d’ex-cratères purulents.
La maladie est un poids, un poids que l’on pèse, que l’on soupèse, mais que jamais, jamais, l’on ne relativise. Percez à jour l’abcès de vos humeurs, temporales, abyssales, et carnaval… esques. Le Mont est loin des yeux et proche des arts. Le grand homme est passé par là, de robe pourpre et noire vêtu. Les bijoux, sa passion. Les pierres, sa déraison.
L’homme a grandi depuis. De puissance, passa à décence, et rémanence. Nos livres l’évoquent encore, nos petites âmes l’oublient. Même lui n’aurait pu prévenir l’avenir. Et pourtant ! Parfois on l’entend sous la pierre, qui claque des dents.
Une odeur pestilentielle envahit les nasaux. Pourriture des complexes des uns, des affres des autres, des enfers de chacun, chacune. Où croyez-vous donc vous trouver, tas d’menteurs ?! Pas de délai, pas de répit pour la pourriture de masse. Le fumier fume, le remord consume, la planète compte pour des prunes. Bardé de fer, Pégase s’arrête face à la devanture du vieil antiquaire décédé. Que de poussière ! Dépôt des temps de jadis. Costumes d’époque, claques grippés, affiches aux annonces fanées… il n’y a plus de magie, il n’y a plus de passé.
Microcosme de nos amours, puce à deux têtes, huit pattes, et pas de préhension pour le bec verseur de sperme aquatique. Allez-vous en ! Oust ! Du balai ! L’antimoine est dans le vers, posé sur la table, qui marche sur le devant de la scène. Il était au précédent un marasme si répréhensible qu’il en devint junkie sans raison. Néanmoins un marasme de première classe, sans abus de forme – le style était soigné -, et si poli.
Ledit marasme s’en fut un soir, sac à l’épaule, vers d’autres bad trips. Pris de folie, il mit bientôt le verbe avant le sujet – quel antagonisme ! - , s’enrhuma, et patatras ! Pauvre antimoine de nos amours bilatéraux idioplasmiques ! Une perte pour la libidogénèse.
Réseaux enchevêtrés d’hommes et de femmes sans âme en quête de vérités chevrotantes.
Participation policière d’un médium pas fute-fute pour six sous, au blazer bleu marine.
Malchance du croc-en-jambe étatique prêt à tout pour s’allier la finance à trois pattes.
Venue d’un OVNI au profil d’obus qui fera grand bruit et tapage au plus fort d’une décennie déglinguée.
Caresse, oui, caresse du tapir tapi dans sa carcasse que certains d’entre vous reconnaîtront comme un frère.
Animosité, néanmoins, d’une bonne part de nos gens terriens envers la soif et le bitume, l’alcool et la picole.
Conclusion affriolante : on n’a pas fini de bourlinguer dans les déserts prégnants de nos hivers à venir ! La rose des sables a tant à révéler.
Un bic pour une somme de travail.
Un présent pour la récompense au pêcheur sachant pécher.
Une porte pour le mur aveugle.
Et une voiture orange pour la blonde aux seins mûrs ! (sa plaque : XBT 009)
C’est ce qui s’appelle faire la nique au destin. Et j’en sais mon comptant aux débours des années qui s’égrènent !
Un, deux, trois, quatre. Un, deux, trois, quatre. Savez-vous compter ? Le pouvez-vous arbitrairement, sans tricherie ni piperie ? Le carême est passé, le carême reviendra. C’est la crise, mes bons enfants. Un peu de sel, un peu de poivre, du Sechuan, et la tambouille passera comme un recommandé à la Poste. Mensonge ! Mais soit. Si on s’y fait, on s’y fera. La neige vous a parfois un de ces p’tits goûts sucrés qu’on n’espérait plus…
Un soleil à deux balles plombe l’illusion de la fée chantante. Elle qui a tant à siffler n’a plus une heure à vivre à l’ombre de son pétunia blanc. Une fée illustre dans le monde des oiseaux ! Une fée sans protecteur, sans Dieu ni sœur. De la tristesse grisaille l’estuaire de ses espérances. Une promesse a été engagée qu’un seul a tenu. C’est si peu, pas même un froissement d’élytres. Les hommes ont beaucoup de choses à conter, des faits très divers, des larmes persistantes, des bonheurs farcis de regrets. Des traces qui heurtent, impriment, ravissent le sol que nous foulons ; des pas lourds, certaines fois. Cependant, à d’autres occasions, l’entente est si belle, une joie à son comble, que celle-là vaut sa peine, plus une respiration pour la fée de dessous le pétunia blanc.
Choix aléatoire : un petit tour puis s’en va. Choix chaotique : on n’y retournera pas. Choix du plus fort : c’est lui d’abord. Ô misère ! Mathusalem est devenu parfaitement muet. Plus un son, plus une ode, pas même – catastrophe ! – une tchic (*) d’alexandrin. Pourquoi lui ? Pourquoi en cette heure présente proche de la mort lente ? Les temps sont à l’apocalypse ce que la boisson est au coca : une nécessité dont on se passerait bien. Question, oui, question de choix.
Mauvaise période pour la myoclonie phrénoglottique (**).
(*) Un chouya. (déviation verbale et -euse de l’auteur)
(**) Nom scientifique du hoquet.
Maman a dit… et patati… et patata… Papa a dit… et patata… et patati… Résumons-nous. L’ordre des machins-choses est bouleversé. La BLA sans bla-bla est, selon quelques-uns, blasante. Pourtant, la BLA a de l’avenir : elle ne blablate pas, elle blâme ! Sans blasphémer ni déblatérer, elle lave et blanchit. Des mots blanchis au bicarbonate, rafraîchis, élargis. Une conversation se tait aussitôt et écoute. Qu’entend-t-elle ? Une corolle qui s’agite ? Une dorsale frisant l’eau ? Une joue qui se tend au baiser ? Tant de bruits imperceptibles à l’oreille nue, dissemblables, harmonieux, faisant cause unie sous le regard d’un même parrain, d’une source égale et grandiose. À quand la BLA pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une Bouche Lavée de ses Antagonismes ?
Un foulard légèrement posé sur une épaule, des cheveux épousant le souffle transmontagnard, une éruption de fleurs de lilas dans un matin blanc, et une pyramide d’oranges pressées dans une carafe cristalline. De la poésie pour pas cher, des aveux de bonté offerts aux plus pauvres d’entre nous. J’aime la chair ronde qui voile ses courbes généreuses, sans masque, mais en beauté et pudeur. L’innovation est une bien belle initiative qui se pare d’espoir et de promesses. Certains répondent NON aux prérogatives des grands aventuriers, ils leur barrent la route, les musellent et même, leur tirent la langue ! Futilité d’un comportement à œillères où légèreté, tramontane et lilas blancs n’ont pas leur place. L’œil est capable de voir plus loin que l’horizon pour peu qu’on lui prête les bonnes jumelles. Le fils de la veuve n’a pas dit son dernier mot.
Vieux chats, vieux chiens, et vieux humains. Tous dans la même galère des ans mémorables. Atchoum ! fait la souris enrhumée. Ses petits sont en avance pour leur âge. On se croirait presque au nirvâna des loups gris. Le fromage est tendre sous la quenotte, le trou est douillet à souhait et le chat, le gros chat, appartient à la lignée des Scottish Fold pleins de morve. Un amour de charité consommable, en somme. Nonobstant, charité bien ordonnée commence par une date de péremption, à toutes fins utiles, pour ces milliards de lumières qui s’avancent en rangs dispersés sur la plage ; chats, chiens et humains enrhumés.
Adorer un dieu n’est pas l’aimer : chiche qu’il ne s’agit que d’un nom ! Nommer un dieu n’est pas le personnifier : trois ou quatre lettres, guère plus, et ça y est, on l’appelle papa ! Prier un dieu en vue d’une aumône, d’un miracle, d’un bienfait assure-t-il la sauvegarde des âmes en souffrance ? Se raccrocher à un point d’interrogation n’a jamais anéanti personne, l’antiglisse est fait pour ça. Percevoir l’invisible, l’immanent, l’œuf par le travers de sa coquille… « percevoir », et non « savoir »… toute la différence. Dans quel désert l’adulte ira-t-il prêcher une fois sa soif étanchée ? Pour quelle cause justifiée, à défaut d’être juste ? Le stade fait salle comble, on promet Dieu au balcon, on hurle au héros, les majors s’en mêlent. Aux moissons, il n’y a plus de saisons.
Un temps pour la vie, un autre pour la réflexion, et les troupeaux seront bien gardés. Croyez-vous toujours en l’imminence du courroux angevin ? Voilà une bien longue histoire qui commença, la plupart l’ignorent, un soir d’été particulièrement pluvieux. Les friches se transformaient en marécages tandis que ce qui s’annonçait comme une moisson luxuriante, après des décennies de disette, se mit soudainement à pourrir. La faim alimente la colère des ventres creux, c’est bien connu. Un seizième siècle particulièrement ruineux en âmes françaises. L’horreur semblait sans fond. Avec l’humidité pour conducteur, elle s’imprégna effectivement d’un surplus d’humeurs aux dires vitreuses. On rouvrit les vieux coffres : à bas les masques !
Ce qui fut alors, sera. La Mayenne n’a pas fini de se teindre. Douceur angevine…
Accrochez-vous à la barre ! Vos pieds reposent sur le fil d’un rasoir et vous ne voyez rien. Quelle pitié ! Secouez-vous, bon sang ! Bon sang qui ne saurait mentir peut néanmoins périr. Un jus rouge « déglobulé », évidé de sa sève primordiale, perdu pour la lumière, perce l’aorte, déchire le tissu veineux, s’engloutit jusqu’au fin fond de la cage thoracique. Surprises, les côtes s’écartent et balancent sous la poussée. Le microbe est dans la place depuis des lustres bien sentis. Microbe au demeurant chatoyant de vivacité, fort agile et des plus smart. Méfiance ! Carabosse vient de perdre sa bosse… L’aspérité se traîne quelque part, entre ciel et terre, s’évide et se tasse. Une excroissance qui se fripe et disperse son poison aux quatre vents majeurs. Transparence du fait, innocuité non garantie, le contrat présente des lacunes à nos yeux frondeurs. Un p’tit césium n’a jamais rongé personne, c’est avéré, mais une pluie par milliards… ?
Une robe bleue danse, bras ouverts, une ritournelle légère, aérienne et fort sotte. C’est bien là son défaut. Et pourtant ! Qui n’a pas rêvé d’enfiler cette robe au corps de mousseline ?! Un tel rêve est une participation à l’azur du ciel, une nique à la morosité des « tristus mordicus », un pied-de-nez aux promesses de Monsieur Danger, et encore, une vaste grimace à la fatuité des crétins des mondes nouveaux. Ceux-ci – n’en démordent certains – sont au nombre de trois. Trois avant-centres perclus de bêtises, et qui n’en font qu’à leur tête, et qui mettent bien du temps à comprendre, à comprendre la matière, le cœur, et les pouvoirs des senteurs. Des baffes ? Dieu sait s’ils en ont reçues ! De leur propre chef, sans qu’une source quelconque n’en puisse. Voilà pourquoi la robe est là, à remplir son office, à maintenir la balance, malgré l’affolement périodique des aiguilles temporelles.
L’espoir réside dans le bleu, mes tous bons ; le bleu d’une calotte aux eaux troublées.
Soleil du Midi ne fait pas un pli… Ardente est la sève cigalienne qui s’évente sous les quolibets endémiques. Pour le pli cousu, c’est fichu. Les touristes ne font pas dans la dentelle et l’on s’en plaint. Comme quoi le plaisir ne se vautre pas arbitrairement dans la soie. Gageons un deuil pour bientôt : le fascisme s’est fâché avec la souplesse, on entre dans l’ère du quant-à-soi débridé. Et c’est la sonnette d’alarme qui tinte, l’angelot du crépuscule qui éternue, la marijuana qui s’enivre d’ammoniac. Snif ! L’a perdu son accent, la coucourde (*). L’est pleine d’eau. Va exploser, et la Provence avec. Triste figure, triste moulin !
(*) Du provençal coucourdo. Courge. Personne niaise, nigaud.
Enfance prime aux pieds lactés, mémoires d’outre-tombe brûlant de renaître à la lumière, chats endormis dans une sonate berliozienne, tout concoure aux renouveaux. L’enchantement du poète n’est pas loin… qui fait ses courses au supermarché du coin… Un géant vert, une vache mauve, un surhomme à la boucle d’or, un prince aux yeux de velours… Les vieux mythes ont la dent dure et le bridge ne quittera pas sa Tamise. L’érosion est dans les cœurs, non dans le bleu du ciel. Ouïssez-vous ? Des gourdins frappent des tambours. La cadence est lente, mais point monotone. Elle attend. Elle attend du siècle, le neuf, qu’il lâche la charentaise, qu’il s’étouffe au besoin, cependant qu’il donne, qu’il s’offre.
Pas de chute à ce paragraphe.
Le chapitre est ouvert…
Grandiose est le clown farceur. Amélie Pocket, sa tendre mie, conduit la route, l’oriente à sa façon, met des épingles dans sa coiffe. Les paris sont clos, les comptoirs, fermés, on n’espère plus que Monsieur l’Agent de la Circulation.
Il se fait tard, un voile de nuit tombe sur le chapiteau, le recouvre, l’englobe. Le clown rêve à de prochaines gloires, à cette lumineuse poursuite qui lui sied si douillettement au teint. La nuit a rongé son ombre. Reviendra-t-elle ? Une ombre fidèle ? loyale ? en un mot, sinusoïdale ? Le doute est dans l’esprit de chaque artiste, de toute création, avant même d’atteindre la toile, le papier, la scène, la piste.
Cirques du monde, entendez cet appel au rassemblement. Soyez fiers, soyez frondeurs. L’heure n’est point à la quiétude. Un lot magique, extatique, apocalyptique. J’en sais qui piétinent, mais non, rien ni personne ne peut contrer le tocsin.
Il est temps, il est l’heure. Être en contact avec des entités, fort bienveillantes, raconte une histoire, une légende, un conte, celui des mille et une planètes. Des mondes courent l’espace et gravitent sans dessus dessous, au delà de l’anathème régulateur, hors quadridimensionnalité. L’oxygène est un thème, il en est d’autres : parmi nous et bien par delà. L’œil induit, la main caractérise. Limite de l’hypothèse qui ne peut, qui ne veut. La ligne est infinie, mais encore ? Un point ne résume pas l’aube et son mystère. Voyez par le haut, montez sur le faîte du monde. La crête, sachez-le, n’est jamais égale. Science ne peut avancer qu’avec oscillation et séisme. Le bonheur de l’initié est à ce prix.
Autrement dite, autrement faite, elle court invariablement d’une majuscule à un point. La phrase charitable.
Trois points, parfois, suspendent son temps, celui d’une respiration bienvenue. Réflexion, pause, un peu de vide, on s’allège.
L’œil n’a d’yeux que pour elle tant sa beauté touche le batteur de nos âmes. Phrase de bonté, mots d’amour, regard attendri… il suffit souvent de si peu.
Regardez-vous ! Un sourire et tout est bleu. Un sourire et une main se donne. Un sourire et vous resplendissez !
Jamais petite fleur ne rivalisera avec une grande. Telle n’est pas son ambition, telle n’est pas sa gageure. Petite fleur en beauté s’épanouit en son pré, évasée pour l’abeille, parée pour le papillon. D’ores, le champ chatoie.
C’est un songe, une nuit d’été ; lèvres ouvertes vers le ciel. C’est la lune qui dit oui au soupir d’une petite fleur : des points de suspension en boutons.
L’éraflure est dans le ciel. Nuage déchiré, balafré : éther déchu de son droit à la toute-puissance. L’admonestation est vive ; l’injure, pernicieuse. Il pleut du soufre et la fillette pleure des émotions incomprises. Pauvre petite chose délestée de ses canailles intentions. Du gris teinte ses doigts crémeux, même le charbon en pâlit d’horreur.
Il est des cris que nous nous devons de percevoir, au risque d’un fameux forage de tympans. La sensibilité, oui, je dis bien la sensibilité. Surtout, ne pas y renoncer, ne pas l’étouffer, encore moins la balayer. L’enfant appréhende-t-il son don de miel, à défaut de décoder ses préceptes ? C’est là un rêve que je fais chaque nuit…
La petite dort dans son nuage, tombe soudain (la déchirure…) et s’écrase, fracassée, disloquée, morte avant d’avoir vécu.
Les vacances sont-elles à cette condition ?
C’est un ré sans jouissance, un nabab sans passion, une résonance hors magnétisme. C’est du sang sur la joue de la Vierge, partie en permission loin des Grandes Affres de la scène du monde.
Une femme est morte ce matin. Une vie en moins. Méconnaissable. Qui s’en soucie ? Deuil planétaire ? Non. National ? Non. Régional ? Non. L’entrefilet sera court, c’est son rôle. Deviner son nom, sa vie : rien de fort grandiose. Indifférence générale, coutumière, sans état.
Une juste s’en va à pas feutrés, sans faire de vague, de vague à l’âme. Constance dans l’attitude de nos frères et sœurs lait. On est où, là ?( !)
À l’Ouest de nos raisonnements gîte un gnome à la face rubiconde. Muet, le gnome. Muet… mais fameusement efficace. Épris de perversion dépouillée de passion, foncièrement hideux, le crapaud exorcise le prince, envoûte la dame, méprise la noble intention. Le croâriez-vous ?
Rogner l’os jusqu’à la moelle, découvrir la fange douce du vital coton, et tisser le filet accroche-cœur. L’amour est un rongeur affamé de caresses mordantes …Grrr…
Une faim schizophrène et bipolaire, une faim insatiable, exigeante et rancunière les nourrit, eux, les sans cœur aux pieds multiples. Garez-vous ! Ils arrivent ! Cachés depuis des millénaires dans les lieux hantés, quelqu’un d’entre nous leur a ouvert la porte. Homme ou femme, peu importe. Il ou elle n’aurait pas dû. Vraiment pas.
Faim à contre-courant, amour en négation de lui-même, la carrosserie seule compte. Tôle ondulée, par lames, viendra chasser l’infant gradué. Pitreries ! Ô rouille de nos amours, saute, déride-toi, rejoins la Vierge en vacation. C’est un ordre, mieux qu’un souhait, pire qu’un cri en désespérance.
Une chevelure décolorée qui s’ingénie à cribler le vent-tempête de ses entrechats. Une crevasse dans le roman-photo de nos vieilles amours. Une sauterelle que l’on délivre d’une cagette trop étroite. Que des appâts pour le pêcheur de neutrons. Les nerfs à vif, les nerfs à plat, le huit s’emballe, freine, recule presque. Les roues dans les rails, on n’est pas des saints. Cramez l’épouvantail d’une fausse chasteté ! il est devenu inutile, foireux. Que faire si un circuit déconne ? La réparation est fort coûteuse et il nous en coûte. Mal aux pieds. Coûte que coûte, action ! Déperdition ! Réparation ! Un chant s’entonne dans les reins, filtre les faux-semblants, les faux-fuyants. Des capacités se découvrent, bas les masques ! Caritas, ou un pas de plus vers l’humanité.
Notre Dame revient d’entre ces lignes et s’exprime, péremptoire : « Par les Saints déjoués, grande offense au ponant, et au Rachitique réunis. La Garde Rapprochée n’a qu’à bien se tenir. Vents contraires se déliter, s’en nervaller. Osmose n’a pas de prix pour la lie au sang chaud. Faites place au hâbleur, au bateleur, au roi de cœur. La marque du malin éhonté criera dans le ciel et midi sonnera sous la flèche. Occire n’est point bâtir. On ne peut accuser le Douzième, qui précède le Treizième rugissant. Amère sera la défaite de l’écu sonnant. De l’or gésir sous la boue et nulle pluie pour abreuver. Des larmes succèderont aux larmes asséchées des peuples. Monde et gale sous une peine peau. De sa tombe, lézard surgira, quand bien même tonnerre claquer et gronder. L’aube claire est fille du sacrifice : du gras et du vain. Je vous salue. »
Accroître l’angélus, ouvrir l’huis aux caryatides, honorer le porteur dégagé de sa paroi, l’Architecte à l’index majeur n’a pas dit son dernier mot.
Une rose se fane tandis qu’un lys affleure. Grâce pour le végétal ! Grâce au végétal, neige en été, avalanches en hiver. Une opportunité pour Amaury le Beau ; Amaury qu’un lys effleure tant si, Amaury qu’une femme maudit, Amaury au catalogue fort bien rempli.
Gentils messires, faites – de grâce – preuve d’honnêteté sans faille. Il y va de votre avenir, de notre devenir, du tout incompris. Il ne s’agit plus de mettre à sac pour un prophétique gobelet.
Trois fois grâce par les déesses donneront le pardon qui leur plaît.
Une berline qui se débine. Un 4x4 que l’on squatte. Une limousine qui sert de cuisine. Des idées plein la tête, qui descendent dans les chaussettes : les estomacs sont aux abois. Miroir du monde, regard du pendu, l’absolu n’existe pas dans nos assiettes. Il faut s’y faire, absolument, sans coup férir.
Le raz-de-marée vient de loin. Une époque africaine où les rois se paraient comme des reines et s’époumonaient contre de dialectiques vents de sable. Vaine tentative, traîtresse maîtrise : le sable les a recouverts d’autant.
Nul ne peut chasser le naturel. Nul ne peut ordonner au Simoun. Coulez-vous, grandissez-vous. Il n’est point de sottes manières, il n’est que de sottes luttes.
Rognures d’ongles que l’on entasse en trois parties distinctes. Instinct du pisteur habile, plus silencieux que son ombre. Frétillement de la queue du chat qui sursaute au moindre bâillement de tempête. Autant de causes et de raisons.
Des pores, coulent des eaux nauséabondes qu’un olfactif repère, des humeurs plus, ou moins, aux parfums catégorisés : des basses appétences aux plus nobles intentions. Savoir connaître est tout un art, quelque chose d’intime et de global qui se fout des balises et des vieilles racines. Le secret est dans le son perpétré ; le passage, dans sa résonance. Infimité. L’auteur des Mots de la Pluie aura un avantage ; il creusera et trouvera, c’est certain.
D’aucuns et d’aucunes naissent sans façon : tenez-vous le pour dit. Ensuite, avisez la meilleure ordonnance, la plus apte conduite. À chacun sa poire cuite. N’émerge « saint » d’esprit que celui qui le devient.
L’effort du plus simple exhale un son si clair.
Je suis une vieille dame qui râle, je suis une vieille dame qui pleurniche. Mes plis sont amers, ô toi Jeunesse. Je ne me reconnais plus. La fleur joyeuse s’est perdue en chemin, en chemin traçant. Il n’y a pas d’âge, de mois, de jour pour la bascule. L’hésitante travaille en deçà de nous-mêmes.
Un pinson chante un air ressassé, et c’est des heures de réminiscences qui jaillissent, secouent les mémoires, dépoussièrent les suaires. Action ? Réaction ! Les uns se rebiffent, crispés de colère ; d’autres se terrent, oreilles bouclées ; quelques-uns lâchent une larme, s’épanchent, se lamentent, enfin reculent. Mais il en est certains, bien malins ceux-là, qui accueillent, acceptent, apprennent puis assimilent. Une once de sagesse les habite sans étreindre, avec pour tout ermitage une école aux multiples services.
Jamais sans mon deuil : quelle vilaine tristesse ! Cœur embrumé, espoir enténébré, fiel de faconde et petites mémées. Que l’absurde se réveille ! Qu’il rejoigne et marie le comique ! Gaussons-nous, mes enfants. Gaussons-nous.
Je vous aime ! Tel quel. Sans parure ni façon. À l’endroit comme à l’envers, voire même de travers.
N’oublions pas le lieu où nous nous trouvons. Primordialité du conte révélé aux enfants, de ses sombres dehors ainsi que de ses parures princières. Rêves et cauchemars interpénétrés, embusqués : c’est le principe du yin-yang, l’enchevêtrement des corps sensibles. Il n’y a pas d’apôtres sans histoires, de saints sans auréoles, de héros sans exploits. Interdépendance des sentiments amoureux que l’on méprisera sous peu.
Oui, je vous aime. Tel quel. Avec défauts et cachotteries, armes et bagages, sens et non-sens.
Rappelez-vous vos peurs infantiles, leurs effrayances insondables, leur panel de frissons. Tapies dans les meubles, sous les lits, elles s’insinuaient sous vos portes. Battants clos depuis, adieu courants d’air et vertes saisons.
Il est l’heure du jeu, l’heure de brûler une chandelle.
Percevoir la phéromone sous la souche majeure appartient aux temps du monde d’entre les petits mondes. Ne soyons pas à la traîne mais n’anticipons pas plus. Prudence, sagesse dictent leurs lois ancestrales. Trois tympans bourdonnent et se désolent. L’ère n’est plus au doute soumis. L’abcès purule. Déjà. Enfermez la ciguë à triple tour, gens d’ici. Claquemurez les antennes grignoteuses d’hommes. Plus aucun n’est à l’abri d’un manque d’attentions. L’amour, toujours. Il dicte et récompense ses plus fidèles clients.
La mer est proche pour celui qui l’entend aller et venir de son souffle gigantesque. Non pas un songe, un mirage, mais une passion bienveillante pour le serviteur et son double de cire. Entrez au firmament de vos déplaisirs. Les leçons sont porteuses, indéfiniment. Du miel pour les insectes que nous sommes.
Flagellation du verbe être. En un mot, lapidation. Christ parti, Christ revenu, humain déçu. Salomon garde encore ses secrets et la petite chanson roucoule d’aise. C’est un adieu aux armées rouge garance, une libellule qui s’arrache les ailes et des kilomètres à parcourir pour le forçat.
Où est ma mie restée au port ? Dites-moi, où est ma mie ? Une pie n’a pas son pareil en chant du cygne, la mort lui va si bien. En deçà, elle crie et s’égosille. On en ferait autant à sa place, non ?
Il ne faut pas avoir peur du verbe. L’allié nous aime et nous surveille. Haro est crié sur le baudet en pure perte. La gemme ne peut que s’enliser et trahir. Soyons.
De forts cahots secouent la charrette à bras. Les muscles souffrent, ne permettant aucun répit. Clac! est un son qui nous est familier. Tac! est autrement plus doux. Hush (*), hush ! mon cœur. Ta sœur n’ira plus au bois, sa foi est malade et elle perd le souffle. Hush ! On dort si tendrement sous la plume arrachée.
Permettez que je me soucie de mon sort, qu’une main réveille promptement. L’argile est si malléable. C’en est effrayant d’avance. Par un habile hasard, ma montre est pile à l’heure. Les réjouissances peuvent commencer.
Sans odeur, sans plus de raison, les termes du contrat sont changés. Plus de sœur, plus d’heure, si peu de cœur. « Pourquoi ? » est la grande question qui nous agite. Où il est question de peur…
(*) Anglais, interj. Chut.
Il est des façons pour tout, des moyens pour chacun, et un lustre pour illuminer cette foire !
Barbes à gogo, papa à moustaches sans plis, et du sucre vanillé. Comme une petite pluie parfumée qui pruinerait nos désirs de poudre églantine. Du perlimpinpin, recette de gamins, au rayon frais de nos jeunes années. Méthode illustrée disponible : ça en éclairera plus d’un.
Jeux de catins, jeux de vilains. C’est dit. Que s’envole l’illustre Carthage aux souvenirs brûlés ! L’histoire n’est plus assoiffée de vérité, elle pécore gentiment derrière ses murs. L’Acropolis est à feu et à sang ; l’un perce son mystère que d’autres enfouiront. Barbes à papa à gogo pour les petits malins aux moustaches d’or !
Une particule se retourne dans sa tombe et c’est l’amour du littéraire qui chute.
Jardinier fossoyeur. Une part de nous-mêmes, une part des autres ? Qui peut prédire l’avenir et, sans mentir, verser dans le grand bain de l’indulgence sa quote-en-stock ?
L’urticaire lie le fourbe à sa laisse. Jamais content, toujours sergent. Que le repas se termine enfin, que nous en finissions avec cette corvée philanthropique désabusée. Il est des injures sans âme. Lui en fait partie
Aaah, la fraîcheur du vin que l’on tire du puit, du melon qui l’y accompagne ! Toute sentence retenue, la couleur est la plus belle à l’aurore.
J’adule l’enfance aux pieds tendres, à la douceur de lait. Aucun faux pas, que des tentatives. Maladresse sous-entend hardiesse. Que des nouveaux mondes ! Perpétuelles engeances, continuité des races. Préservation dictée par d’anciennes routes qu’un volatil retrace d’instinct.
Éternels, nous sommes éternels.
Volutes de cigarettes qui planent et englobent la cité des anges. Fumées abondantes et opaques. On taffe dans les sous-bois et ça grille un max. Canadairs jolis qui vrombissent sous les nuages bas. Un gosse crie : c’est son lapin qu’on étrangle, à couvert. Tout part, emporté dans le grand fleuve de la catastrophe. Plus de preuves, plus de vauriens. Un blanc rupin décolore l’ivresse précédente. White smoke. Grey fog. Et en avant la musique ! Une terrasse est dressée sur ce qui fut un jardin d’Hespérides. Une odeur de cade mouillé. Le petit garçon a la langue lourde, il se taira dorénavant. Lui aussi croyait aux anges…
La névralgie remporte un succès fou cette année. Point de soldes, que des ventes directes et ô combien fructueuses. J’en connais – oui, j’en connais – qui se frotte les mains d’aise jusqu’à la chair. Chante, l’ardent défenseur des beaux jours, chante sur les artères.
Un pied se sclérose et l’on aboie à l’envi : « Un nèvreux ! Un nèvreux ! Un nèvreux ! » La société digère mal qu’un méchant destin tue ce qu’elle pourrait mieux accomplir par elle-même. Les magazines gorgés de malheurs sont en surcharge, dégouttant leurs geigneries, et c’est l’espoir que l’on assassine.
Un banc passe qui dit adieu au poisson de bocal. Il est certain qu’ils n’emprunteront plus ce parcours. Une mémoire neuve dicte les nageoires ; un trait sur le passé. Caudal ou pas caudal, un nerf est exacerbé.
Adage et grande protection. Le signe est perçu par l’astronome du toit du monde. Diffusé en sept langues distinctes, il parcourt les ondes, se traîne et s’entraîne, pour ne plus être qu’une ode gravée sur le sable. L’armée des ombres y a mis un point d’honneur. Marraine a perdu son grade, pauvre reine en perte d’équilibre. Seule bat la couronne, de son plein gré, en mi bémol. Et si la do ré, do ré mi sol do ? Les pierres lui en tomberaient, assurément. Des joyaux dans la pâtée du chien : le protocole n’est plus ce qu’il était, ma bonne lady. L’éventail est en berne, merci majesté ! Du sang bleu, dites-vous ? Dans l’urée ? Quelle idée ! L’indigestion va être longue… et sévère. Triste signe à la longue figure (Inca).
Un mot, un seul, pour sauver l’amour. Un paradis, un seul, pour nous réunir. Il n’est pas d’amble sans mouvement. Les contraires sont la seconde face du miroir ; la première, c’est nous-mêmes.
Une petite souris s’insinue dans un lobe, murmure des secrets de souris, efficaces et pourtant, inutiles. C’est un fait ? Non, une croyance. Les reflets ne sont que ce qu’ils sont : des leurres en foire.
La caresse est tendre sous un vent de bruine. Le froid ne s’insinue que lentement. Il faut comprendre, mais comment ? Par quel biais ? Avec quel moyen ?
Étrusques sont les tablettes perdues. Sous la pierre ensevelies. Un arbre y a planté ses racines, s’est étendu, renouvelé, et encore. Force est d’en apprécier la carrure. Quand il ne chante pas, il dort. Un somme feuillu, renflé et ronflant.
Il en est du sommeil des arbres comme du paradis : c’est en rêve qu’on l’aime le mieux.
Fascination. Qu’il est étrange et pervers d’être fasciné. Une jubilation de trop et c’est la raison qui se perd. Le chant du grillon s’approche qui brûle et éclaire la nuit. Un clairon sonne. Damoclès pourfend l’air, le brise. La molécule tombe, tombe du haut du ciel, d’un enfer glacial et bleu d’eau.
Le fantoche a chuté du toit : corde fendue. C’est terminé pour lui, pour ses sœurs, pour sa vie. Il y en aura d’autres comme lui, d’autres qui n’ont pas encore dit leur dernier mot. Un violon s’éteint, et le cœur de la Création s’épanche. Pauvres de nous !
Il y a de la miséricorde dans l’air… dans l’air qui se fend. L’appel de la molécule, vous savez, réaction en chaîne à laquelle on ne peut mais.
Suave est la nuit du buveur d’eau.
Accra, Bombay, Baly, Buenos Aires. Cachez cette envie que je ne saurais souffrir. Il y a trop de soleil dans ma tête, dans mon existence, dans mes entrailles ouvertes.
L’événement n’a que peu de connivence avec l’article-loi. Le majeur lève le doigt vers le ciel. Carottes et pissenlits ! À quoi sert-il de se lever tôt matin si c’est pour s’endormir au lever de lune ? On lève, on s’élève, on se soulève, puis on s’enlève, comme à notre habitude. Il faut du charme pour tenir, du charme et un brin d’inquiétude. Pas de panique, mes chapons. Nous ne sommes jamais, tous, qu’à la moitié du chemin. La poutre peut être redressée, re-levée.
S’il existe belle chose en nous-mêmes, c’est l’espérance. Chevalier Blanc est toujours en selle.
Un petit ennui court les rues depuis potron-minet. On le dit sévère en lui-même, intransigeant. Qu’à cela ne tienne ! Le Hardi peut toujours dévier sa monture et gravir la colline, la colline des jours heureux.
Entrons plus profond dans l’alcôve intérieure de notre monde. Descendons une marche après l’autre, pas trop vite. L’endroit est sombre, il soupire. Un filon de roche cristalline court le long des parois ; des zébrures en joie qui n’ont que faire d’un petit ennui de surface. Ici, le cœur s’amuse, et travaille.
La terre est une noble cause pour la gent humaine, une intarissable cause. Respectivement trompeuse, et juste. Vous n’avez pas à savoir, gens de la croûte. La trame n’est pas votre affaire. Tissez en dehors les fils de vos affections.
Des centaines d’individus attendent en silence devant les grilles de la félicité. Certains s’y accrochent à deux mains, quelques-uns, impudents, s’y brûlent les paumes. D’autres, assis à quelques centimètres des gonds, ont le regard vide, la pupille dilatée par l’envie.
Un ange donne sa parole. Elle ne sera pas reprise. Un ange des noces, avec des anneaux en guise de clés. Dans son royaume ombreux, nulle porte n’est fermée. Communication puissance quatre, adoration sans limite, amour à chaque détour.
Les cercles sont comptés. En leur centre, des fleurs s’étiolent, en mal de racines. Un chien aboie en delà. Peu s’en faut qu’il ne s’égosille pour de bon. L’alerte est enfin donnée ! Rapide est la flèche du vent qui porte l’appel canin, traverse les grilles, pousse les portes, creuse l’ombre légère.
Qu’est-ce qu’une union sans fondements ? Un chant sans oiseaux ? Un ciel sans nuages ?
Artiste. On le dit artiste. Sans façon ni plus de ménagement. Un temps, il fut ménestrel. Un temps seulement. Il chantait des ballades pour pâquerettes et jolies pomponnettes. Une folie !
Aux premiers jours du printemps, il s’enhardit, gratta viole et mandoline, piqua du nez dans les notes, s’enrhuma d’un tel plongeon mais ne lâcha pas ses flotteurs de cordes. Ni sonnantes ni trébuchantes, ses mélodies avaient des airs de pique-belle (nom d’une rose d’antan au parfum de mise en abîme), la superbe d’un aiglon prépubère, et une démarche flottante, de ces démarches qui donnent envie de caracoler dans les bosquets préservés.
L’automne le vit s’assagir. Il fit des petits points, comptant et recomptant ses dosages, régalien, mitigé parfois, fatigué et solitaire, las… si las, mais docile. Il apprenait toujours.
Vint un hiver de bûches. Il les brûla toutes. Peu importait l’heure du départ, il était prêt à l’entendre. Il est des sons aux vibrations très astrales
Au temps jadis des grandes murailles, des tourelles, des miradors de pierres sèches, avant la comète et la mort bubonique, avant même que la rose n’exhale sa rosée de nuage et que le chevalier ne dessine ses désirs, il naquit une jeune fille à la robe blanche. Nénuphar est son nom. Les bois, elle courut sans perdre haleine. Les sources et fontaines, elle habita sans s’y fondre. Le seigle rustique, elle remonta jusqu’aux racines premières.
Les murailles, une à une, s’écroulèrent. Les mœurs se mêlèrent, confus. Desquels les valeurs chutèrent. Un PC remplaça un autre, sans plus réfléchir. Affamé, l’ours blanc fut (quant à lui) acculé à nos immondices.
Où en est-on de nos dérives solaires ? La peur est toujours là, savamment orchestrée. Qu’une gomme efface la culture des berceaux et c’est de noir de jais que se colorera le millénaire. Apprendre est jouer, gravir, bondir !
Chassons de concert l’omerta – s’il en est temps. Temps pour nous, temps pour les fleurs de Nénuphar ; temps classique au chiffon crasseux.
Confitures de cerises fleurissent, flétrissent. Le père-mère perd ses bigarreaux à n’en plus finir. Stupéfaction dans les milieux concernés. Prendre le problème à son germe, le décortiquer minutieusement ; franchise et réalisme s’imposent. Pas facile. Confrontation. Décision. Altération des sens. J’entends la rivière couler. Elle chante, elle susurre et roule des flots cathodiques.
Eaux polluées qui ne veulent plus rien dire. Messages effacés, rayés pour l’homme, mon ami. Il n’y a plus d’en-tête aux messages de l’onde.
Si seulement l’enfant lézard pouvait nous voir ! Il en dirait, lui, des efficiences et comportements qui n’ont plus lieu d’être. Les racines s’enferment dans un brouillard chiffonné et, y penserait-on ? l’ancienne peau guérit de l’entêtement abscons.
Cher cadre de mes folles années, de mes certitudes, de mes sottes exigences, rejetez la particule, annoncez la modestie, prônez la parcimonie ; et que vivent les hourras ! de fête en mon cœur sonné.
Mardi gras a perdu son roi. Un deuil sévère ne peut que s’afficher pour ce grand mensonge. Déridez-vous, ami. Déridez-vous et écarquillez l’œil du dedans ( !)
Cultiver les couleurs. Du bleu au jaune, cultiver les couleurs. Pouvoir les mélanger, toutes, puis aucunes. Chance est donnée aux meilleurs d’entre nous qui aimons les couleurs d’antan, de l’argent, du clou d’argent. Focalisons, mes chers, focalisons ! Ne nous laissons pas distraire par l’entregent aux mille couronnes. Jack a perdu ses clés. Cent mille ans après, il les cherche toujours. Une année vaut une couleur couronnante.
Il ne faut pas lui en vouloir, il est si distrait. Jack, notre amour, te souviens-tu ? Tes rêves étaient si beaux qu’ils nous enchantaient tous. On était heureux dans ton jardin. On n’avait peur de rien, ni de personne. Qu’as-tu fait de tes clés, dis-nous ? De quelle couleur est devenu ton jardin, à propos ? Existe-t-il ailleurs meilleur paradis ?
Aurore boréale sur la couleur, le ciel forme un arc qui frémit aux sept horizons de tes préceptes. Sept centres, sept centres pour un Jack de cœur. C’est beaucoup.
Tous les sangs coulent en moi. Du plus pauvre au plus nanti. Du plus humble au plus fier. Du plus veule au plus brave. Aucune noblesse dans la souffrance.
Les révoltes des hommes, je les connais, elles grondent, sourdes, dans mon ventre. Jamais blessure d’un peuple n’a été cousue d’innocence. Elle survit dans nos gènes, telle marque d’infamie infligée à notre mémoire. Nada mas. (*)
L’enfant que l’on torture sous les yeux de sa mère, la baïonnette farfouillant les tripes à vif, les appels de l’oublié des oubliettes, le village incendié – tous dans l’église -, le pélican qui plonge sur des poissons morts…
Le krill s’épuise, les vents s’enlisent. Un parlophone ne répond plus. On s’inquiète. Aux ordures, la poupée de Mélanie. Maman s’était saignée aux quatre veines pour cet amour dans sa boîte.
Les reproches s’accumulent sur les cimes des montagnes. Érosion ou usure ? La glace est éventrée à coups de serpe répétés. Le dernier des druides est accablé par la tâche ardue, pénible, orageuse. L’avance de l’ultime à contre-courant du geste primordial sera parjure. C’est dit, c’est écrit, c’est annoncé.
(*) Espagnol. Jamais plus.
Chatoiement du Verbe d’au-delà les nuages. Renseignements pris, il est en nous, en-dehors de nous, en bordure de nous. La mue du ver blanc le touche et le concerne.
Miracle.
Un passereau en dévotion s’arrache des plumes. Bec au ciel, il observe l’inclination d’un rayon. Bientôt, il devra partir. Loin. Et revenir. Miracle.
L’homme communique sa ferveur et passe l’après-midi à genoux sur le pavé d’un vieillard rigoureux. Des rotules par milliers qui se grippent et raclent la pierre sèche. Une main se lève puis s’abaisse. Ils n’ont d’yeux que pour elle, la sentinelle. Mais le mirador se lézarde. Les pupilles jettent des reflets torves. La prière est si légère, à peine soulève-t-elle un voile sur les catacombes. La main se crispe soudain, ongles creusant la chair. L’idée de miracle s’évapore, que le Verbe récupère, soucieux.
Aux chances succèdent les chances depuis la nuit des temps. Il n’y a pourtant plus de rêves dans les intentions. Le passereau a mangé le ver blanc.
Farci de messages de misère, la tête à l’envers, les doigts dans la prise, il rompt avec les doctes Évangiles. Sera-t-il martyr ? Sera-t-il l’apostat désigné ? L’enverra-t-on en enfer, aux enfers, vers le feu purificateur de malheurs ? Ses pieds brûlent, son cerveau atteint les cent degrés, les cheveux se hérissent – d’indignation électrisée ? Il n’est plus, plus que cuit, cramé, crevé. Adieu, misères. Charité bien ordonnée…
Hésiter, se poser moult et moult questions androgynes, ne plus savoir l’itinéraire, perdre le seul compas qui nous reste, dévier du contrat prénatal et casser toutes les espérances de nos aînés. Vivre à l’envers, ou de travers, c’est tout comme. Se déchaîner dans les rigoles de nos existences, jurer aux cent mille dieux au cœur même de la tornade, puis partir, quitter, mourir un peu. Fouler du pied les ossements de nos erreurs, grappiller quelques éloges tordus, s’appauvrir à force de courir au fond des labyrinthes chaotiques. Perdre la parole identique – quoi de plus stérile ? –, façonner un pantin à l’atroce obligeance, puis grandir, l’index pointé sur le charnier, et poser la question qui blesse. Tout ça et bien plus encore. Car il n’y a pas de limites, jamais, aux arcs-en-ciel que nous façonnons.
Un meurtre ne prend que quelques secondes, tandis que les sens s’entortillent, nerfs en lambeaux.
Le corps dit d’aller voir ailleurs ? Ailleurs n’est pas ici. Ici n’est pas là-bas. Cependant que là-bas n’aura jamais que des airs d’ailleurs. Une impression… une magnifique impression qui, parfois, nous fait dire : « Le monde n’est pas fini. »
{Suffisance de l’humain détendu.}
Ces textes reflètent une opinion.
Une opinion est un pan de vérité.
Une vérité est multiple et, quoiqu'on en dise, quelqu'effort que l'on fasse, elle ne sera jamais absolue.
Une opinion est un pan de vérité.
Une vérité est multiple et, quoiqu'on en dise, quelqu'effort que l'on fasse, elle ne sera jamais absolue.